Une unité de lieu : le lac. L'intrigue s'articule autour de sa plage, son parking, son bois et reste toujours autour de ce même lac, comme si le reste du monde n'existait plus.
Bien que le thème de la sexualité homosexuelle présenté dans le film ait fait l'objet d'une légère controverse, (notamment chez quelques députés d'extrême droite ou des juges un peu beaucoup conservateurs), l'important est justement de banaliser ces expériences sexuelles et amoureuses qui ne sont, au font qu'une belle manière de jouir de la vie, comme un bon bain dans un lac quasi-désert. Au milieu de cette unique unité de lieu, ces différents fragments de temps et ces péripéties charnelles se dresse une enquête policière: la mort d'un des nageurs fréquents retrouvé noyé.
Malgré ça, je pense que l'Inconnu du lac est avant tout un film sur la solitude. La solitude d'un homme fuyant l'ennui de la ville pour l'ennui d'un bord de lac. Solitude d'autant plus touchante grâce l'absence de musique (j'adore les films sans musique !), et son rythme extrêmement étendu. C'est peut être en ça qu'il est possible que le film déplaise. C'est long, très long ; mais cette longueur n'est pas forcément synonyme de défaut.
Avec l'Inconnu du lac, vous n'en prendrez certainement pas plein la vue mais vous pourrez profiter du calme du lac, de dialogues existentiels drôles et touchants, de séquences sexuelles déroutantes de réalisme et pas excitantes pour un sous, en bref du lyrisme du temps.