9 ans après son Voyage au Groenland, Sébastien Betbeder est de retour chez les Inuits, via un détour par le Jura. Vu son titre et la présence de Blanche Gardin, L'incroyable femme des neiges s'annonçait comme une comédie, bien dosée avec une pincée d'absurde et une bonne louche de fantaisie, mais ce n'est vraiment pas cela, enfin pas seulement. Le film comporte deux périodes bien distinctes, aux tonalités divergentes mais il n'en perd pas toutefois son unité, à mesure que la découverte de son personnage principal, Blanche Gardin, donc, parfaitement à l'aise, se fait de plus en plus précise. Les moments hilarants se font progressivement plus rares, une fois un certain mystère levé mais les paysages enneigés et surtout l'empathie évidente du cinéaste pour le mode de vie inuit, vu sans aucune recherche de pittoresque, compensent largement un tel changement de registre. Le long métrage ne cesse d'être agréable, sans véritables temps morts, bien que l'on regrette un peu que les excellents Bastien Bouillon (singulier) et Philippe Katerine (sobre) ne servent finalement que de faire-valoir à leur camarade de jeu. Quant à la mise en scène de Sébastien Betbeder, elle est égale à ce qu'elle a été dans le passé, un brin décevante, eu égard à ses scénarios qui montrent une malice et même un soupçon de folie, que l'on ne retrouve pas dans la réalisation.