• Capitaine, si vous voulez raconter des bobards à ces gens-là ça vous regarde, mais pas avec moi !

  • Il suffit Callahan ! Votre conduite vous vaut soixante jours de suspension !

  • Mettez-en quatre-vingt-dix !

  • Cent quatre-vingt et rendez-moi votre étoile !

  • [Donnant son étoile] Tenez, ça va vous faire un suppositoire à sept branches !

  • Qu’est-ce que vous osez dire ?!

  • J’ai dit : collez-vous l’étoile dans l’cul !




Dame de l'ordre, à vous le Magnum .44



Et voilà qu'une trilogie prend forme pour la saga L’Inspecteur Harry avec ''L’inspecteur Harry ne renonce jamais'' réalisé par James Fargo. Pour fêter l'événement on suit Harry Callahan au cours d'une enquête qui va l'amener à affronter un groupe terroriste nommé la Force de Frappe du Peuple, organisation extrémiste dont le chef Bobby Maxwell (DeVeren Bookwalter) est un vétéran du Vietnam, rayé de l'armée à cause de sa schizophrénie. Un troisième opus servi sur un scénario classique que l'on doit au duo Stirling Silliphant - Dean Riesner, et qui se présente comme le moins mémorable de la saga. L'essence de la licence est là, mais de manière beaucoup moins percutante et appuyée. Tout du long l'intrigue est empreinte d'une légèreté comique bien plus dominatrice qu'à l'accoutumer, si bien que la réflexion politique, le politiquement correct, le rôle de la loi, la place du policier dans un système faillible,tout cela prend moins de place. Heureusement, son traitement refuse le cliché facile ce qui l'empêche de sombrer dans la médiocrité, grâce à l'approche dramatique d'Harry Callahan qui se retrouve avec un nouveau partenaire : ''une femme''. Une tentative risquée mais intéressante qui dans un premier temps va dresser les drapeaux féministes dans tous les sens en affirmant qu'Harry est sexiste. Décidément, facho, violent, justicier, antilibéral et maintenant sexiste, que de qualificatif pour ce pauvre inspecteur qui une fois encore subit vainement les foudres d'un public qui ont du mal à voir plus loin que le bout du magnum 44 de l'inspecteur.


Suite à sa mutation forcée au service du personnel, Callahan participe à une série d'entretiens avec des candidats qui sont reçus pour une promotion au poste d'inspecteur. Durant les échanges, il ne dissimule nullement son aversion devant l'obligation réglementaire d'un coefficient imposant un quota assurant un nombre obligé de femmes à la nomination de ces postes. C'est là qu'il fait la rencontre de la postulante ''Kate Moore'' (Tyne Daly), qu'il va harceler de questions jusqu'à ce qu'elle admette que jusqu'à présent sa profession se limitait à être une employée administrative sans aucune pratique du terrain, n'ayant jamais procédé à une arrestation. Le doute exprimé par Callahan devant l'incrédibilité promotionnelle de personnels sans expériences dans un domaine dangereux, lui vaut d'être perçu comme un homme primitif et sexiste. Un qualificatif clairement pas mérité puisque avant de voir une femme, Harry voit un agent inexpérimenté qui dans les rues violentes qu'il arpente tous les jours aura peu de chances de s'en sortir vivant. Ce qui l'intéresse avant tout c'est un agent expérimenté, le reste est pour lui superflu. Le raisonnement à l'idéologie. Lorsqu'il apprend un peu plus tard que cette même candidate se retrouve à être son nouveau coéquipier, il prend mal la chose. Un rejet qui pour rappel n'a rien de nouveau puisque initialement et ce depuis le premier film, Harry déteste l'idée d'avoir une recrue avec lui. Le chemin qu'il emprunte est si dangereux qu'à chaque fois cela coûte la vie ou gravement la santé de son coéquipier ce qui le peine et le meurtri. Rien à voir avec le sexe. Cela ne l'empêchera pas d'avoir quelques réflexions bourrues mais ceci est une constante chez ce personnage envers tous les gens qu'il côtoie. Là encore pas de chichi tout le monde est jugé sur un pied d'égalité. Pour autant l'expérience de travail avec une femme va venir adoucir l'attitude de l'inspecteur qui va trouver en Tyne Daly une femme capable, qui va au fur et à mesure gagner son respect tout en parvenant à l'ouvrir à une certaine subtilité appréciable.




  • Vous êtes un salopard ! Un vrai !

  • Je suis le roi.



Si l'intention globale est moins gravissime, James Fargo définit l'action via une conduite déchaînée, mêlant fusillades, explosions, poursuites et humours sous un déluge de citations moins cynique et davantage humoristique. Les interactions avec sa nouvelle partenaire féminine et ses supérieurs incompétents créent toute une dynamique de situations amusantes à regarder au détriment d'une ambiance qui perd en froideur, en noirceur et en conséquence. Au niveau de l'action, le réalisateur ne manque pas d'imagination pour rendre la plupart des scènes divertissantes telles que la prise d'otages dans une supérette que Callahan explose avec une voiture, avant de dégommer froidement avec efficacité les bandits. S'ajoute la confrontation finale ayant lieu dans un environnement idéal sur l'île déserte d'Alcatraz pour un point culminant explosif sur une résultante dramatique à la hauteur. Le rythme est constant, on ne s'ennuie pas une seconde. Le décor d'une Californie violente des années 70, bien que moins oppressante dans l'atmosphère véhiculée, présente un contraste adéquat aux scènes mouvementées. La composition musicale composée par Jerry Fielding sans être mauvaise est oubliable. Pour le seul film de la saga où la musique n'est pas composée par Schifrin Lalo, Fielding ne parvient pas à sortir le grand jeu et à imposer son style.


Clint Eastwood sous les traits de l'inspecteur Harry Callahan fait une fois encore le taf dans une mouvance moins radicale bien que le côté agressif du personnage soit (heureusement) toujours présent. La relation qu'il entretient avec l'inspectrice Kate Moore incarnée avec panache par Tyne Daly offre un duo sympathique. Un couple amusant apportant une relation particulière de maître à élève avec une femme qui compose difficilement dans un monde de bourrus. Un monde qu'elle affronte avec conciliance sous un sourire protecteur préférant apprendre de ses supérieurs pour mieux surmonter les difficultés en prouvant sa valeur. Un joli personnage qui humanise adroitement notre cher Callahan. Les antagonistes sont caricaturaux. Des hippies psychopathes à la tête d'un mouvement de révolutionnaires autoproclamés qui finalement ne sont rien de plus que des bandits en quête d'argent facile. Le chef du groupe, ''Bobby Maxwell'' incarné par DeVeren Bookwalter est carnavalesque. Une caricature du mal impersonnelle qui pèse pas bien lourd en comparaison des autres antagonistes vus dans les opus précédents de la saga. Le comédien a une bonne gueule de méchant avec son couteau qu'il utilise impitoyablement, mais il ne fait pas grand-chose de son personnage. Enfin, Albert Popwell offre une performance convaincante en revenant pour la troisième fois dans la saga sous un personnage différent, ici en tant qu'Ed Mustapha.



CONCLUSION :



L’inspecteur Harry ne renonce jamais réalisé par James Fargo en tant que troisième opus de la saga L'inspecteur Harry, est un thriller d'action divertissant plus léger que ses pères. Une enquête à l'idéologie moins prononcée pour une conduite qui s'essaye à explorer la place de la femme au sein des forces de l'ordre. Un long-métrage distrayant bien qu'en dessous de ce que l'ont nous a habitué à voir sous l'autorité de ce cher Harry Callahan.


Un bon petit divertissement.




  • Vous êtes muté au service du personnel.

  • Au personnel ? Mais on n’y met que les trous du cul !

  • Je suis resté au personnel pendant plus de 10 ans.

  • Oui…


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le 24 août 2022

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