Laurent Bouhnik aurait-il cherché à signer une comédie subversive? Apparemment oui tant le sujet semblait promettre un savoureux réquisitoire contre la petite bourgeoisie, les faux-semblants et le patronat. Le seul problème dans la phrase précédente, c'est le « apparemment ». Et nul doute que celui-ci a malheureusement beaucoup d'importance dans le cas présent. Car si l'on excepte une fin pas très convaincante mais faisant au moins l'effort de tenter quelque chose d'un tant soit peu provocateur, que dire du reste, d'une faiblesse et d'un manque d'idées qui dépasse l'entendement.
Sorte de « Diner de cons » de l'indigent, « L'Invité » se place en effet rapidement dans la grande lignée des « comédies françaises qui ne font jamais rire », avec entre autres au programme un sens inexistant des situations, des répliques d'une insignifiance rare et un rythme aussi trépidant qu'une soirée chez sa belle-mère. Quand en plus de cela des acteurs tels que Daniel Auteuil, Valérie Lemercier et Thierry Lhermitte se contentent de faire le minimum syndical, le ratage finit même par prendre des proportions ahurissantes... Bref, c'est du théâtre de boulevard platement filmé, sans envie ni intelligence : finalement, c'était pas si mal Francis Veber.