Ce rêve bleu.

Projet fantasmé de longue date par son réalisateur, qui voulait remettre en avant Jacques-Yves Cousteau et ce qu'il a représenté dans la défense de l'environnement, L'odyssée est malheureusement un film trop sage, compte tenu de la réputation sulfureuse du monsieur.

C'est n'est pas un biopic reprenant de A à Z la vie du célèbre marin au bonnet rouge, mais la prise de conscience où il décide de filmer les fonds sous-marins afin de montrer au monde les richesses contenues sous les océans, avec les poissons et des contrées rarement explorées jusqu'alors, comme l’Antarctique. Mais c'est surtout un duel avec son fils, Philippe Cousteau, qui nous est montré, où ce dernier prend très vite conscience des problèmes écologiques de ce monde, et reproche à son père non seulement sa mégalomanie, mais aussi de maltraiter les animaux pour ses documentaires.

Jacques-Yves Cousteau est interprété par un très bon Lambert Wilson, lequel rend bien compte de l’ambiguïté du personnage, lequel jouit (dans tous les sens du terme) de sa nouvelle célébrité, se faisant inviter dans les show télé américains, et de vivre comme un pacha, au risque de mettre ses expéditions en péril. Le fils est joué par Pierre Niney, que je trouve un peu trop jeune pour le rôle, mais c'est surtout qu'il est beaucoup trop âgé quand il se trouve face à Audrey Tautou, sa mère, malgré le travail du maquilleur fou pour essayer de la vieillir un petit peu.

Mais là où le film marque des points, ce sont dans ces scènes sous-marines, qui sont souvent sublimes, et qui sont presque des ballets, comme quand Pierre Niney se trouve dans l'eau à filmer une baleine qui tourne sur elle-même. Il y a un côté magique qui s'en échappe, et qui au final rend le film plus intéressant que son sujet. Parce que comme je le disais, Cousteau fut un personnage assez ambigu, déversant des tas de déchets par-dessus son Calypso ou blessant des animaux comme les deux otaries, mais cet aspect plus sombre de sa personnalité n'est que trop peu montré, tout comme le fils ainé, Jean-Michel, qui n'est pour ainsi dire inexistant. Mais ça n'en fait pas un mauvais film, juste quelque chose de peut-être trop admiratif de ses images sous-marines au point d'en oublier une véritable histoire autre que familiale.