Bien que totalement oublié aujourd'hui, L'oeuvre de Dieu, la part du diable (très bon titre français d'ailleurs) est un film typique de la grande époque Miramax, milieu des années 1990 jusqu'au début des années 2000, où ses patrons, les frères Weinstein, usaient de leurs poids pour gagner le maximum d'Oscars. Soit à coup de publicités, de pressions, y compris ce film-là, qui reçut pas moins de sept nominations !


C'est très cher payé pour quelque chose qui passe à côté de son sujet, à savoir le changement de vie d'un jeune homme, confiné depuis son enfance dans un orphelinat, et dont la rencontre avec une jeune femme va le changer.
Dans les faits, c'est un film qui est fait pour inspirer une émotion profonde. Sauf que Lasse Hällstrom n'est décidément pas le réalisateur qu'il fallait, car on ne ressent RIEN dans une histoire au fond assez grave, qui traite ouvertement d'avortement, de désirs inachevés, d'amours interdits.
Le froid glacial.


Je ne connais pas le livre (dont l'auteur lui-même a écrit le scénario) dont le film est tiré, mais on sent vraiment un un début de souffle, un frisson d'ampleur qui n'arrive pas. La faute à ces paysages de carte postale ? Aux deux jeunes acteurs principaux très mal assortis (Tobey Maguire et Charlize Theron) ? A un début de critique social qui est interrompu ? On ne le saura jamais, car il est tel un bloc de glace ; congelé.


Il y a deux-trois petites choses à sauver, comme la musique de Rachel Portamn, et surtout l'excellent second rôle qu'est Michael Caine, dont sa prestation toute en finesse lui valut de gagner un Oscar, au point que ça va relancer sa carrière. J'aime bien aussi la présence de Paull Rudd, qui apparait quelques minutes en tant que fiancé de Charlize Theron, mais qui est lui aussi évacué pour une bluette au fond insipide. Mais je le répète, dont la gravité des faits (l'époque, la Seconde Guerre Mondiale, le thème de l'avortement...) n'est pas suffisamment traité.

Boubakar
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le 15 nov. 2017

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Boubakar

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