Il s'agit d'une coproduction franco-italienne d’André de Toth avec Mylène Demongeot, quelques figurants motivés, et des décors vaguement antiques.

On aurait pu espérer un péplum flamboyant, un drame historique haletant, ou au minimum un bon vieux film d’épée à l’ancienne. Malheureusement, L’Or des Césars, c’est un peu comme un casque romain en plastique : ça brille de loin, mais dès qu’on s’en approche, ça sonne creux.

Scénario : cousu de fil blanc. L’histoire semble avoir été écrite un dimanche soir entre deux pubs. On y retrouve tous les clichés du genre (héritier légitime, trahison, prophétie floue, méchant très méchant), mais sans la moindre surprise. Les retournements sont prévisibles, les dialogues manquent de nerf, et le rythme est aussi tendu qu’un élastique fatigué. On sent une volonté de faire “grande fresque épique”, mais le scénario peine à aligner trois actes cohérents. Entre péplum et téléfilm, André de Toth filme avec sérieux, presque trop. Chaque plan semble s’excuser d’exister. La mise en scène manque d’ampleur : les décors sont souvent sous-exploités, les champs/contrechamps s'enchaînent mécaniquement, et les scènes censées être épiques (conseils de guerre, trahisons, déclarations d’amour) tombent à plat faute de tension. On aurait voulu sentir le souffle de l’Histoire ; on a juste pris un léger courant d’air.

Mylène Demongeot tient le haut de l’affiche, ou en tout cas tente de s’y accrocher. Elle est jolie, assurément, mais son jeu reste monolithique : elle semble passer tout le film entre deux émotions – “légère inquiétude” et “douce perplexité”. Les seconds rôles ne font pas mieux : les soldats ont tous l’air de sortir d’un casting pour une pub de yaourt grec, et les sénateurs semblent ignorer dans quel siècle ils sont censés jouer. À leur décharge, les dialogues ne les aident pas.

Visuellement, c’est honnête. La lumière est soignée, parfois trop (tout le monde brille, même en pleine bataille), les costumes tiennent plutôt bien la route, et les décors font illusion tant qu’on ne regarde pas trop près. Mais l’ensemble manque de grain, de sueur, de texture – cette patine réaliste qu’on attend d’un bon film historique. La bande-son, elle, tente désespérément de dynamiser l’ensemble, mais finit par ressembler à un fond sonore de jeu mobile.

La bataille finale, c'est un rayon de soleil. C’est LE moment où le film se réveille enfin. Les combats sont bien chorégraphiés. C’est loin d’être révolutionnaire, mais après 90 minutes d’ennui poli, ça fait du bien. On sent que c’est là qu’est passé le budget. Dommage qu’il n’en restait plus pour le reste du film.

Monsieur-Chien
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le 21 juil. 2025

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