Drôles d'oiseaux
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Le sac à dos Quechua de Fernando est en effet le seul élément du film qui garde sa raison et son apparence intactes tout au long de l’épopée, à mi-chemin entre une rave party de l'Opus Dei et un numéro spécial de National Geographic sur les oiseaux nord-portugais.
Témoin forcé de la lente, mystique et douloureuse transformation de Paul Hamy – dont il convient de saluer la maîtrise du portugais, appris pour l'occasion – en Saint-Antoine de Padoue, le spectateur se voit pris au piège d'une forêt dont on exploite par l'image et le son l'étendue de l'imaginaire qu'elle a depuis toujours généré.
Au fil du récit, la caméra se permet même d'adopter le point de vue des oiseaux, véritables protagonistes qui prennent le spectateur sous leurs ailes et font de lui leur complice. Complice de ces envolées lyriques, de cette décomposition du rationnel où l'on ne s'étonne (presque) plus de voir le – fraîchement métamorphosé – Antonio jeter son iPhone sur une colombe miraculée et soumettre des interrogations existentielles à un banc de poissons japonais.
João Pedro Rodrigues nous offre même, le temps de quelques plans, une version "sourds-muets" de L'inconnu du lac. Un cadeau qui ne se refuse pas !
Créée
le 6 mars 2017
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