Les contraires (s')attirent ?

Dans ce film, Brigitte Bardot joue une connasse avec beaucoup de cheveux dont les principales occupations sont d’être une connasse et de s’occuper de ses très beaux cheveux. Sans autre devoir que de paraître belle à l’écran, elle enchaîne tenues décolletées, les moues de petite princesse fâchée et les coiffures si incohérentes que ni la longueur ni même la forme ne sont raccords d’une scène à l’autre. Ça, c’est pour la poupée.

L’ours est donc Jean-Pierre Cassel, l’humour grinçant et l’œil vif sous ses lunettes à triple épaisseur. Violoncelliste de son état et père de trois enfants, sosie officiel de Pierre Mortez, il est débarrassé de sa femme pour une raison que les scénaristes ne prennent même pas la peine d’expliquer. C’est bien commode, voilà tout.

Etant acté dès le titre que ces deux-là doivent finir ensemble, l’intrigue consiste à voir comment va naître l’amour entre ces deux personnages aussi bien assorties qu’une paire de chaussettes dépareillées. Hélas : on arrive (péniblement) au bout des quatre-vingt-dix minutes sans voir dans cette relation autre chose qu’un caprice pour madame et une démangeaison de pantalon pour monsieur.

Rien n’est original dans ce long-métrage. Les oppositions (ville/campagne, simplicité/sophistication, vie de famille/vie mondaine) sont vues, revues, et plaqués sur l’œuvre à la truelle, sans soucis de subtilité. « Humiliée ! Humiliée je suis », s’écrie la pauvre Brigitte. Nous n’irons pas jusqu’à-là, mais difficile d’expliquer le succès qui a entouré le film à sa sortie. Le contexte de l’époque, dirons-nous.