"The Killing" est certes connu aujourd'hui pour être le film qui a doucement fait repérer Stanley Kubrick. Avec un échec financier mais un joli accueil critique. Au-delà de cela, il est également célèbre pour être l'un des premiers films à adopter la narration non linéaire. Devenu depuis un classique, et un gimmick pour les réalisateurs tels que Quentin Tarantino ou Christopher Nolan.
Car la trame que l'on nous raconte est somme toute conventionnelle. Un groupe d'hommes, mélange de gangsters et d'individus désespérés, décident de braquer un hippodrome en pleine course majeure. Chacun aura un rôle précis à jouer lors du casse.
C'est cette fameuse narration non-linéaire qui donne du sel à l'ensemble, permettant à la fois de maximiser le suspense, et de bien se focaliser sur chacun des braqueurs. Car évidemment, rien ne se passera comme prévu, et la guigne leur prendra au nez. D'ailleurs, sans vouloir spoiler la fin, le code Hays était encore en place à l'époque, et il était impensable de laisser des criminels gagner in fine...
A côté, la mise en scène de Kubrick est précise, exploitant de jolis noirs et blanc. Et l'ensemble a le mérite d'être très efficace, durant moins de 1h30. On apprécie aussi de voir Sterling Hayden dans le rôle principal. Mon seul grief sur la réalisation tient dans cette voix-off, qui vise à accompagner le spectateur dans les allers-retours temporels. Mais elle est souvent surfaite : un furtif texte, voire rien du tout aurait été suffisant dans la plupart des cas !