La 1e Nouvelle Vague? Comète de Halley.Johnny Hallyday.Brigitte.Borat.Total Recall version 1924

Sujet: jeunes (beaux) pionniers (amoureux) du cinéma au début du XXe siècle.
(Attention, ce sont des remarques diverses de 'débutant' en cinéma Russe).
Le genre de documentaire que j'aime: pas condescendant ou suffisant mais qui tire quand même vers le haut tout en tendant une main virtuelle généreuse...
On sent beaucoup de passion chez le réalisateur (Emmanuel Hamon) et surtout chez ceux dont il fait le portrait (parfois rapide): sans doute un film plus appréciable pour les débutants comme moi en cinéma Russe car il me fait découvrir des réalisateurs/acteurs.
Il me donne surtout beaucoup d'envies de tenter et découvrir.
Encore merci arte à qui je dois ma longue liste de découvertes de docs souvent vus au hasard:
Casting: _Lev Koulechov
__Vladimir_Maiakovski
__Yakov_Protazanov
__Dziga Vertov
__Sergueï Eisenstein
__Boris Barnet etc.


_____Je commets sans doute un mini crime de lèse-majesté car en voyant ces fans de cinéma et théâtre au début du XXe en Russie, ce doc m'a fait repenser à ce que nous entendons aussi des équipes et amitiés (et surtout amours) autour de la Nouvelle Vague en France dans les années 60/70s mais aussi de l'atmosphère des cafés théâtres, expérimentations et carrières, notamment du Splendid des années 70/80s.
Leurs (souvent belles) photos, sourires et jeunesse et avenirs différents m'ont aussi fait penser à un film méconnu sur un groupe d'amis tentant de percer au Festival d’Edimbourg, 'Festival', d'une Annie Griffin.
Et à une épatant pièce/comédie musicale de Stephen Sondheim, 'Merrily We Roll Along': une sorte de Jules et Jim d'artistes dont l'un a justement abandonné ses principes pour 'plaire/obéir au système'.


D'ailleurs un des acteurs qu'on voit passer ici réalisera une sorte de Jules et Jim avant l'heure...qui se passe dans un appartement (mais j'ai égaré le titre à cet instant alors que les extraits sont beaux).


_____Vraie Comète... et concours de circonstances?:
Je dois revoir le documentaire car j'ai cru comprendre sans que je puisse vérifier que la carrière de Lev Koulechov a été déclenchée par une comète?...le 19/5/1910:



"Lors de ce passage, on a cru que la Terre allait traverser la queue de la comète et des gens s'imaginaient que ce serait la fin du monde. En réalité, la Terre n'est pas passée à travers la queue, et même si cela était arrivé, la queue d'une comète ne représente aucun danger". (dit wiki)



1916: Koulechov quitte l'école de peinture à 17 ans pour faire des décors de cinéma dont le 1e est une chambre à coucher ("dont il paye lui-même l'horrible" chérubin).
Un réalisateur se casse la jambe, un acteur tombe malade...Koulechov est alors propulsé acteur puis réalisateur?
(Un peu d'ailleurs comme obtient sa première réalisation Jean Devaivre (excellent Jacques Gamblin) dans 'Laissez Passer' de Tavernier (très bon texte de pphf sur SC).


Après une comète, une jambe cassée...l'orbite de la carrière de Koulechov est bousculée par "le Tsar ordonnant de tirer sur la foule" alors que "la famine est à son comble et la guerre s'éternise".
(Tsar "arrêté en février 1917").


_____Vladimir Maïakovski (Vladimir Mayakovsky) le Johnny Hallyday russe de l'époque?
(Je découvre bien après mon questionnement qu'imdb parle même de lui comme son "Eminem and Snoop Dogg..." ?)
A l'époque, il serait "l'idole des jeunes qui veulent du changement".
Ce poète/chanteur/acteur/réalisateur a de petits airs de Belmondo et d'Emmanuel Macron.
Son deuxième film (1918) est sur un élève tombant amoureux de son institutrice...
Et dans son premier, une "ballerine sort de l'écran pour le rejoindre"!
(me rappelant mon Woody Allen et sa Rose pourpre du Caire de 1985).



"mais la Direction du Studio vient mutiler mes scénarios".
Sa colère, sa haine et frustration grossissantes (et sa tête) me rappellent celles de John Malkovich(Osbourne Cox), confrontées à la 'conjuration des imbéciles'("Morons") dans 'Burn After Reading'.
Sa "haine de la paperasse et stupidité" le pousse à créer sa propre école?
où il embauche et "accepte tous les recalés". (...un peu comme chez les Branquignoles des années 40 qui eux aussi étaient que des acteurs recalés, "non engagés nulle part" selon Jean Carmet et qui "ont donc aussi créé leur troupe/école pour jouer").
Pendant des années, sans moyens et surtout presque sans négatif pour leur caméra, ces beaux russes répéteront et joueront des scènes, pièces, sketchs et films qui se révèlent un précieux apprentissage et longue répétition quand ils auront enfin des moyens/bobines.
Tout doit s'exprimer par l'image et l'expression du visage.
"Lev Koulechov découvre/invente le montage" dans cette école.



_____Beaucoup dans cette école semblent très multitâches: acteurs et réalisateurs et techniciens et décorateurs etc. Un membre cultivé de SC me corrigeait à tort que Maïakovski était poète&auteur "mais pas acteur ou réalisateur".
Un doc plein d'infos donc, pour tout le monde: j'ai notamment envie de découvrir le travail d'un Boris Barnet dont les extraits et des jeux de miroirs donnent vraiment envie (eg. 'La Jeune Fille au carton à chapeau' (1927)).


_Ils semblent avoir longtemps été laissés assez libres car la guerre occupait les autorités, qui pensaient aussi que le manque de moyens de ces artistes n'en faisaient pas des menaces (comme ce "cinéma" balbutiant).
_Puis un administrateur général leur sera attribué: garde-chiourme pénible, oppressant et dangereux (emprisonnements).


_____Après la guerre, leur premier film a été une sorte de 'Borat' de Sacha Baron Cohen mais inversé? ...où Borat serait un Américain découvrant la Russie, "... leçons culturelles sur la Russie au profit glorieuse nation Américaine"?)
L'affiche des "Aventures extraordinaires de Mr West au pays des Bolcheviks" de Lev Koulechov de 1924 avec ses trois têtes rigolardes empilées me fait aussi penser aux futurs Three Stooges américains
et les Marx Brothers (qui feront leur 1er film en 1929/1935).


_____Pour ce film et d'autres, ils "ne font qu'une prise"!?


_____Exemple de pitch étonnant d'un de leurs autre films, d'encore 1924:
"Un soldat rouge tue sa femme puis exporte la révolution sur Mars"
Ce film de science fiction allant sur Mars avant nos Total Recall de 1990/2012
est Aelita d'un Yakov Protazanov
Où Mars ressemble au Titanic avec le sous prolétariat/fourmis/robots sans visage travaillant en sous sol/soute.
(...à ne pas confondre avec Alita de Robert Rodriguez...)

PierreAmo
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleurs documentaires sur le cinéma et Art arrhes arte, ma dette envers cette chaîne! Films (re)vus grâce à arte.

Créée

le 17 juin 2020

Critique lue 165 fois

6 j'aime

PierreAmo

Écrit par

Critique lue 165 fois

6

Du même critique

Emmanuel Macron, la stratégie du météore
PierreAmo
9

L'art de la comédie; apprenti Messmer; la beauté du diable; l'art du réchauffé; Margin Call-Girl

_Moi, membre de SC, je découvre qu'avant candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron a joué au théâtre dans sa jeunesse; un de ces premiers rôles a été dans...

le 29 nov. 2016

67 j'aime

63

Baby Driver
PierreAmo
10

'On connaît la chanson' visuel; 'Le Transporteur' chantant

(modifiée 08/01/2019 où j'apprends dans un bonus OCS que les chansons étaient choisies et leurs droits achetés 4 ans avant le tournage du film; les acteurs jouaient sur la musique avec parfois des...

le 18 août 2017

61 j'aime

54

Rencontres du troisième type
PierreAmo
10

si je tombe dessus en zappant, je suis perdu car je le regarde jusqu'au bout

Essayez de le voir en extérieur! Le cinéma sous les étoiles prend alors tout son sens: quand la bordure de l'écran se confond avec le ciel. Vu il y a des années dans un théâtre romain à ciel ouvert...

le 3 nov. 2014

61 j'aime

12