Ah, ba en voilà un film impossible à noter tant on ne sait par où commencer et passons notre temps à nous demander si c'est génial ou nullissime. Bon, pour être totalement honnête, j'opterais plutôt pour la deuxième possibilité, mais les choses sont plus compliquées que ça. Imaginez : si la première scène est un modèle d'efficacité et de maîtrise, voilà que l'on passe en quinze secondes à des dialogues à peine dignes d'un porno et à un immense n'importe quoi niveau montage, au point d'avoir l'impression qu'on a collé les images d'un autre titre à la suite !
D'ailleurs, il faut attendre un bon bout de temps pour qu'on ait également des informations sur le pourquoi du comment, tant l'ensemble s'apparente à un grand bordel à base de zooms et de comédiens pitoyables (on se demande s'ils le font exprès, c'est dire!), pas aidés par l'un des pires doublages que j'ai eu l'occasion d'entendre. Oui mais voilà : cela a beau être ridicule, avouons que ces meurtres en série plus « badass » les uns que les autres sont plutôt rigolos, d'autant qu'il y a de quoi être surpris à plusieurs moments.
En effet, il est absolument impossible de savoir exactement ce qui va se passer la scène suivante tant « l'intrigue » multiplie les personnages et n'en suit jamais un en particulier, donnant à cette bizarrerie un aspect totalement déséquilibré et incohérent, mais donc au moins inattendu dans le déroulement. Et puis le massacre de gros rapaces par d'autres gros rapaces a quelque chose d'assez cynique permettant de se réjouir un minimum, à l'image d'un dénouement particulièrement savoureux. Bref, un étrange mélange de série B et Z « anar » ne ressemblant la plupart du temps à rien, mais vaguement inventif, capable de quelques fulgurances et même doté d'une certaine « poésie » morbide permettant de ne pas trop s'ennuyer : très loin toutefois des grands classiques de Maria Bava que sont « Le Masque du démon » et « La Fille qui en savait trop ».