Malgré sa peur de mourir, un jeune soldat russe reçoit six jours de permission suite à un acte de bravoure durant la Seconde Guerre mondiale. C'est alors qu'il va rencontrer une jeune fille et en tomber amoureux...


C'est suite à la mort de Staline que l'URSS commence une période de dégel qui verra le cinéma se doter de nouvelles libertés et de voir en baisse les obligations de propagande, notamment dans les films de guerre. En 1959 Grigori Tchoukhraï se lance dans le portrait d'un soldat durant la Seconde Guerre mondiale et met en place un amour naissant lorsqu'il rentrera en permission. Pourtant tout commence de manière plutôt maladroite avec un début au cœur de l'armée guère intéressant et mal traité, notamment sur la vision du soldat, de l'héroïsme, de ses intentions et de la guerre.


Mais assez vite Tchoukhraï en vient à la permission puis la rencontre du soldat avec cette femme. Là le film prend tout un autre sens et sa dimension émotionnelle, dramatique et humaniste ressort vraiment. Malgré une guerre omniprésente, c'est là qu'est l'essentiel, dans ce que va vivre, durant peu de temps, ce soldat. Tchoukhraï porte un regard tendre et mélancolique sur cet amour qui débute, lui donne de l'intérêt et met très bien en scène son évolution. L'émotion découle des personnages où, d'un simple regard (notamment celui de l'inoubliable Janna Prokhorenko), ils en disent bien plus que n'importe quel mot...


Mais au-delà de cet amour, c'est la face cachée de la guerre que montre Tchoukhraï, à savoir tous les blessés, les laisses pour-compte et dans l'ensemble ceux qui en subissent les plus fortes séquelles, que ce soit physiques ou morales. La guerre dépasse le simple cadre du front, tout est horrible, que ce soit au cœur du combat mais aussi la séparation des familles, les blessés et bien évidemment toutes les conséquences engendrées. Il laisse planer un soupçon de morts et d'horreur tout le long du film et un climat désespéré sur cette relation au cœur même de la boucherie. Derrière la caméra Tchoukhraï capte à merveille les âmes de ces deux personnages, essayant de se protéger de la guerre via leur amour, et livre des plans marquants, à l'image des séquences dans le train lors de leur rencontre.


Tchoukhraï montre avec émotion un amour naissant durant la guerre et jette un regard tendre sur cette rencontre malgré l'horreur de la guerre qui les entoure...

Docteur_Jivago
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le 19 avr. 2015

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Docteur_Jivago

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