Ou la porte de la chair en japonais, nuance. C’est pas la joie dans les bas quartiers de ce Japon d'après-guerre. Une bande de prostituées défendent leur territoire bec et ongle et punissent toutes celles qui dérogent à leur règle (on ne couche pas gratis). Arrive un malfrat, ex soldat tout en muscles et présence physique, qui fragilise l’équilibre du groupe. Suzuki a dit " pour moi, la recherche visuelle est plus importante que le récit " , on s’en doute en voyant cette Barrière de Chair visuellement enthousiasmante. Le récit tient la route et n’est pas encore déconstruit comme dans d’autres œuvres à venir, mais on sent que Suzuki s’en balance, c’est le style qui l’importe, et du style il en a ! Qu’on se rappelle les mêmes quartiers dans Chien Enragé, ceux de Suzuki sont colorés comme dans West Side Story, on y sent la pulsation de la vie et du désir, la misère est éclipsée par l’appel de la chair, dont le corps de Joe Shishido est l’ultime expression (“la bouffe et I'amour, c'est tout ce qu'on a”, dit-il); même les asphalteuses y succomberont. On est conquis par la vigueur de l’ensemble, par ces scènes qui fonctionnent comme des décrochages, par l’inventivité de suzuki, par l’utilisation géniale des décors, par ce débordement d’idées, et on en sort avec une vrai pêche. (vu en 2020)

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le 29 mars 2021

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