On connait Henri Verneuil surtout pour ses polars avec Gabin ou Belmondo et ses comédies dramatiques avec Fernandel. En 1967, il change de style et se lance dans cette co-production franco-italienne tournée entièrement au Mexique, mais financée par la MGM, un gros studio américain qui lui permet de profiter d'une infrastructure et de gros moyens à l'américaine. J'avais lu dans le Dictionnaire des réalisateurs de Tulard que "Verneuil est le plus américain des réalisateurs français", et il le prouve ici car on voit son aisance dans la mise en scène, dans la technique et sa manière de se fondre dans l'organisation d'une grosse production et d'un studio puissant.
Pour intéresser le studio, Verneuil appelle Anthony Quinn qui venait d'être la vedette de son précédent film en 1966, la Vingt-cinquième heure, et engage Charles Bronson qui vivait là ses derniers grands moments de second rôle car il allait bientôt exploser dans Il était une fois dans l'Ouest ; et pour parfaire le tout, Verneuil bénéficie de la musique d'Ennio Morricone, je crois que c'est leur première collaboration qui sera ensuite fructueuse.
J'ai souvent lu à droite à gauche que la Bataille de San Sebastian était un western ; ce n'est pas un western, dans la mesure où l'action ne se situe pas à l'époque classique du Far West, on est en 1745 ou 1750 au Mexique pendant l'occupation espagnole, mais le film en est proche et en adopte un peu le ton, et il y a des Indiens Yaquis, mais c'est assez différent, d'où la confusion. C'est plus un grand film d'aventure, assez mouvementé, où le héros joué par Quinn incarne un faux prêtre tentant de défendre un village contre des pillards, il y a un tout petit air de Sept mercenaires là-dedans, d'où encore une analogie trompeuse. En tout cas, Verneuil réussit un film qui détone dans sa filmo, car il a l'allure d'une superproduction, et s'il n'évite pas un certain ton languissant, de même qu'il laisse sa vedette cabotiner un peu, l'ensemble reste plaisant et correct avec des séquences d'action très réussies.

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le 27 mai 2018

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Ugly

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