La bella estate de Laura Luchetti est une adaptation élégante et sensible du roman éponyme de Cesare Pavese. La reconstitution du Turin de 1938 et de ses milieux bohèmes ne manque pas d'attrait mais semble parfois un peu trop convenue, réussissant assez peu à donner une idée de l'époque mussolinienne. En choisissant de s'attacher en priorité à l'apprentissage du désir de sa jeune héroïne, apprentie couturière, le film passe un peu à côté du personnage de son frère, garçon attachant dont la relation à sa sœur aurait pu être largement développée. Le film est "joli" et délicat mais bien sage, en définitive, et a du mal à nous faire ressentir l'émoi qui gagne la jeune fille au contact d'une femme plus âgée et à l'aise dans son corps. Parfois, La bella estate fait penser à Une jeune fille qui va bien mais le film de Sandrine Kiberlain comportait davantage d'enjeux et moins de flou artistique. Le film reste cependant d'un niveau plus que respectable grâce à sa mise en scène et à ses deux interprètes principales. Yle Vianello (vue dans Corpo Celeste) est particulièrement convaincante et ses scènes communes avec Deva Cassel, la sculpturale fille de Monica Bellucci et de Vincent Cassel, sont de véritables odes à la sensualité, qui auraient toutefois pu être plus fiévreuses.

Cinephile-doux
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Films inédits en salles à voir (ou pas)

Créée

le 25 oct. 2023

Critique lue 366 fois

1 j'aime

Cinéphile doux

Écrit par

Critique lue 366 fois

1

Du même critique

As Bestas
Cinephile-doux
9

La Galice jusqu'à l'hallali

Et sinon, il en pense quoi, l'office de tourisme galicien de As Bestas, dont l'action se déroule dans un petit village dépeuplé où ont choisi de s'installer un couple de Français qui se sont...

le 27 mai 2022

76 j'aime

4

France
Cinephile-doux
8

Triste et célèbre

Il est quand même drôle qu'un grand nombre des spectateurs de France ne retient du film que sa satire au vitriol (hum) des journalistes télé élevés au rang de stars et des errements des chaînes...

le 25 août 2021

76 j'aime

5

The Power of the Dog
Cinephile-doux
8

Du genre masculin

Enfin un nouveau film de Jane Campion, 12 ans après Bright Star ! La puissance et la subtilité de la réalisatrice néo-zélandaise ne se sont manifestement pas affadies avec Le pouvoir du chien, un...

le 25 sept. 2021

70 j'aime

13