Bon. X)
Je voulais pas le voir, ce film. Mais les circonstances ont fait que.

Le problème de ce film réside dans sa maladresse pachydermique à absolument vouloir contextualiser l'époque et la situation politique.
Je ne compte plus les moments où les personnages insistent assez lourdement là-dessus, d'ailleurs. Quand on nous parle de Gilux, par exemple, on nous répète bien trois fois son nom sans oublier d'indiquer que "wow, il est tellement famous !", à tel point qu'on a juste envie de leur hurler qu'on a compris, qu'on sait que c'est la fin des années 60. X)
Ah, il y a aussi cette scène assez misérable où quatre élèves de l'école discutent au potager en parlant des « féministes ». Ce à quoi l'une répond : « Les fémi-quoi ? »... Et même si le concept n'était pas aussi évident à l'époque qu'il l'est maintenant, le fait qu'on insiste autant dessus, ça commence à faire gros et pâteux, sur le storyboard. J'veux dire, c'est bon, quoi, y a d'autres manières bien plus organiques d'articuler ça au sein du récit.
M'enfin bon.

Cette maladresse se retrouve aussi dans l'écriture des personnages, et notamment les adultes de l'école. Je trouve, mais c'est discutable, les changements de position un peu trop faciles. La professeur, par exemple, qui tourne assez vite pro-féminisme. Alors oui, je me doute bien que le film nous dit qu'elle l'a toujours été au fond d'elle, que la mort de son mari a été un déclencheur, et qu'elle n'a jamais été réellement heureuse d'enseigner les valeurs de la bonne ménagère à des gamines, mais on en revient toujours au même défaut ; la manière dont c'est amené. Pas forcément évident et un peu trop rapide.

La fin, je ne vais même pas m'étaler dessus, sachez juste que c'est un grand n'importe quoi. Le film laisse tout tomber et se transforme en comédie musicale pas hyper bienvenue tant dans le fond que dans la forme.
Ça aurait pu passer, effectivement, dans une véritable comédie musicale, même si l'écriture de la scène est vraiment pas folle. Le problème c'est que ce film, dès le début, repose sur un schéma méga concret, bien réel, avec une diégèse qui se veut vraisemblable. Tout envoyer chier au dernier moment pour littéralement pondre une réponse mal branlée contredisant la scène d'introduction, c'est vraiment dommage. Surtout que c'est la conclusion des personnages, et qu'elle est hyper subite (notamment la vieille nonne, très conservatrice jusque là, mais qui change du tout au tout pour les besoins de cette chanson). On avait pas besoin de ça pour comprendre que les personnages avaient évolué, le simple fait qu'ils se dirigent vers Paris pour manifester suffisait amplement.

...

Finalement je me suis étalé sur la fin. Pardon. Vraiment.

Après voilà, le film reste globalement plaisant. Les acteurs sont bons, certaines scènes sont vraiment touchantes ; comme par exemple la petite fête improvisée des filles sur fond de Joe Dassin, et la tentative de suicide d'une élève vers la fin du film. Pis y a Édouard Baer, et rien que pour ça, ce film est un chef-d'œuvre. Je plaisante. Mais Baer est génial, comme d'hab.

Voilà ! C'est à peu près tout ! Je mets un 4 pour les grosses maladresses qui deviennent vraiment chiantes au bout d'un moment, et cette fin atroce qui est l'une des pires fins que j'ai eu l'occasion de voir au cinéma !

La bise !

BrandoFriso
4
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le 30 juil. 2020

Critique lue 264 fois

1 j'aime

Lucien Traviole

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