La Carrière d'une femme de chambre par Sybille Guerriero

Ce n'est qu'en découvrant le titre original sur l'écran de la salle de cinéma que j'ai compris de quel film il s'agissait. Je m'explique : mon père qui est professeur d'italien et donne des cours de cinéma, l'avait montré à ses élèves il y a quelques années et je me souviens qu'il m'en avait parlé en m'expliquant que les telefoni bianchi est un genre cinématographique transalpin en vogue sous la dictature fasciste.


Avec ce film, Dino Risi, qui est un réalisateur connu pour tourner en dérision la société italienne, fait un pastiche de ce genre des "téléphones blancs".


Le titre français s'explique par l'intrigue qui est centrée sur une femme de chambre dont on suit le parcours sur vingt ans (de 1930 à 1950).


Par le biais de son histoire, Risi réalise une fresque sur l'Italie de l'époque en portant un regard à la fois comique et accusateur.


Interprétée par Agostina Belli (qui a obtenu le Prix David di Donatello pour son rôle), cette femme de chambre a beau être naïve, elle nous touche et nous émeut.


À ses côtés, Vittorio Gassman, qui s'amuse à jouer un acteur charismatique et stéréotypé, réussissant aussi bien à nous impressionner qu'à nous le faire prendre en pitié et Ugo Tognazzi, excellent dans un rôle peu valorisant.


Si j'ai été moins intéressée par la deuxième partie du film qui est plus politique, l'ensemble est, encore à ce jour, révélateur de la culture italienne et réussit toujours à nous faire rire malgré le temps passé.

SybilleGuerriero
7

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films italiens (toutes années confondues) et Films vus au cinéma en 2020

Créée

le 8 sept. 2020

Critique lue 215 fois

2 j'aime

Critique lue 215 fois

2

D'autres avis sur La Carrière d'une femme de chambre

La Carrière d'une femme de chambre
EowynCwper
6

Le star system de Mussolini

Les téléphones blancs, cette époque d'avant-guerre où l'Italie s'oubliait dans un capitalisme joyeux et dopé à la propagande, est devenu une allégorie si forte pour l'art en général qu'on n'y a plus...

le 22 févr. 2021

4 j'aime

La Carrière d'une femme de chambre
SybilleGuerriero
7

Critique de La Carrière d'une femme de chambre par Sybille Guerriero

Ce n'est qu'en découvrant le titre original sur l'écran de la salle de cinéma que j'ai compris de quel film il s'agissait. Je m'explique : mon père qui est professeur d'italien et donne des cours de...

le 8 sept. 2020

2 j'aime

La Carrière d'une femme de chambre
estonius
10

Gros coup de cœur

Le titre italien est Telefononi bianci. Le film nous permet de suivre les tribulations d'une jeune paysanne (Agostina Belli, sublime !) de Vénétie dans les dernières années de l'Italie fasciste. On y...

le 26 déc. 2018

2 j'aime

Du même critique

L'Audition
SybilleGuerriero
6

Critique de L'Audition par Sybille Guerriero

Quelques cinémas indépendants de Paris dont le Champo ont décidé de diffuser quatre oeuvres de jeunesse du metteur en scène tchèque. Connaissant et ayant aimé ses films internationaux, j'étais...

le 6 sept. 2020

3 j'aime

Alexandre le bienheureux
SybilleGuerriero
7

Critique de Alexandre le bienheureux par Sybille Guerriero

Il y a des films comme celui-là que l'on doit voir depuis des années parce qu'ils font partie de cette liste interminable d'oeuvres à découvrir ou tout simplement parce qu'on nous les a recommandés...

le 8 sept. 2020

3 j'aime

Kuessipan
SybilleGuerriero
8

La poétesse et la jeune femme au ventre rond

Kuessipan est adapté du recueil de récits poétiques éponyme écrit par Naomi Fontaine, une Innue de Uashat (petite baie du Fleuve St-Laurent enclavée dans la ville Sept-Îles) qui vit aujourd’hui à...

le 14 oct. 2021

2 j'aime