Malgré la déception que représente la fin du film, on ne peut pas parler de gâchis, car ‘La Habitacion de Fermat’ ne présente jamais quoi que ce soit de vraiment neuf. En fait, le film n’est ni plus ni moins qu’un dérivée de ‘Saw’ où les tortures physiques sont remplacées par des énigmes mathématiques. Si le procédé peut amuser la jeunesse intellectuelle, il est assez évident que ces casse-têtes n’ont aucun intérêt ni pour le spectateur, ni pour le film.
‘La Habitacion de Fermat’ a cela de paradoxale que son récit confronte le génie de grands mathématiciens, mais que son scénario en est totalement dépourvue. Non seulement la trame principale est parfois grotesque (difficile de croire aux coïncidences qui expliquent le mobile du criminel ou à la mise en scène pompeuse avec ses 4 presses et ses victimes collatérales) mais le récit est bourré d’incohérences (le meurtrier aurait pu être confondu dès le début si on avait donné l’âge auquel est décédé le mathématicien David Hilbert, on ne comprend pas comment Hilbert comptait être le seul survivant). En outre, on aurait pu attendre un véritable challenge intellectuel de la part du film, qui ne présente finalement qu’une bête histoire de jalousie et des casse-têtes éculés, encore entachés par une conclusion expéditive.
Il faut pourtant reconnaître au film d’avoir su maintenir un suspense et une pression efficace pendant tout le récit. Si la musique anxiogène un peu passe-partout, les plans de meubles qui craquent et le montage dynamique sont des outils peu originaux pour instiller la tension chez le spectateur, ils sont fiables. D’ailleurs, c’est en tant que thriller que le film propose son seul véritable passage d’intelligence, avec la mort de Fermat. On regrettera finalement des acteurs pas très convaincants (le doublage français ne les aide pas).
Raté.