Un Dino Risi médiocre, bien loin des comédies qualitatives que représentent Le Fanfaron ou Une Vie Difficile sorties une quinzaine d'années plus tôt. Jeux d'amour et de hasard mâtinés d'érotisme ceux de La Chambre de l’Évêque séduisent pourtant de prime abord, notamment grâce à la présence de Patrick Dewaere et - dans une moindre mesure - à celle de Ugo Tognazzi en têtes d'affiche... Hélas la tonalité très, trop légère du récit et des situations finit par lasser, sans jamais parvenir à tenir véritablement sur la longueur - et ce malgré la présence des deux stars sus-citées.


Par ailleurs le style visuel et rythmique de ladite comédie semble totalement traité par-dessus la jambe par le réalisateur, globalement plus proche du feuilleton télévisuel ou de la saga estivale que d'un film de cinéma digne de ce nom : sans attraits les plans captent néanmoins de jolis décors intérieurs et extérieurs mais ne passionnent que très rarement, sapés en outre par la superficialité carabinée du scénario.


Star contemporaine réputée pour son sex-appeal Ornella Muti campe là un rôle de jeune femme inexpressive et sans grand intérêt narratif : si l'on excepte le pouvoir de séduction qu'elle exerce sur Ugo Tognazzi et Dewaere sa psychologie est réduite à peau de chagrin par Dino Risi, surtout présente pour vendre le film à renfort de sexe et de glamour provocateur. D'autre part le troisième acte du métrage - se concentrant sur une enquête policière dont on se fiche royalement - achève de nous laisser sur notre faim. En fin de compte La Chambre de l’Évêque reste un film mineur dans la carrière prolifique de Risi, pétard mouillé raplapla et non exempt d'une certaine vulgarité dommageable. Une déception.

stebbins
4
Écrit par

Créée

le 27 juin 2020

Critique lue 409 fois

1 j'aime

stebbins

Écrit par

Critique lue 409 fois

1

D'autres avis sur La Chambre de l'évêque

La Chambre de l'évêque
Chicago
6

Une chambre sur le lac Majeur !

Un beau trio Tognazzi aux mains baladeuses, Dewaere toujours merveilleux , et Muti toujours aussi jolie dans un beau rôle . Risi cherche à retrouver cette ambiance de déliquescence des mœurs juste...

le 9 mars 2016

1 j'aime

La Chambre de l'évêque
estonius
8

On se régale

Une comédie de mœurs très cynique qui commence de façon très débridée et qui se termine façon polar avec quelques maladresses. Les images du lac majeur sont magnifiques, Tognazi est tellement...

le 26 déc. 2018

Du même critique

La Prisonnière du désert
stebbins
4

Retour au foyer

Précédé de sa réputation de grand classique du western américain La Prisonnière du désert m'a pourtant quasiment laissé de marbre voire pas mal agacé sur la longueur. Vanté par la critique et les...

le 21 août 2016

42 j'aime

9

Hold-Up
stebbins
1

Sicko-logique(s) : pansez unique !

Immense sentiment de paradoxe face à cet étrange objet médiatique prenant la forme d'un documentaire pullulant d'intervenants aux intentions et aux discours plus ou moins douteux et/ou fumeux... Sur...

le 14 nov. 2020

38 j'aime

55

Mascarade
stebbins
8

La baise des gens

Nice ou l'enfer du jeu de l'amour-propre et du narcissisme... Bedos troque ses bons mots tout en surface pour un cynisme inédit et totalement écoeurrant, livrant avec cette Mascarade son meilleur...

le 4 nov. 2022

26 j'aime

5