En 1991, la guerre civile fait rage en Somalie suite à la chute du régime de Siad Barre. Mohamed Farrah Aidid participe à ce soulèvement et combattra ultérieurement les escouades des Etats-Unis et de l’ONU présentes dans le pays. Il devient l’une des cibles importantes et une série d’opérations est lancée contre sa horde au cours desquels 19 américains et au moins 500 somaliens meurent. La Chute du faucon noir retrace cet événement.


Sur le papier, le long-métrage de Ridley Scott présente tous les symptômes, toutes les caractéristiques du film traditionnel américain à la gloire de leurs soldats avec ce célèbre patriotisme excessif dont Michael Bay a la recette. L’évocation de ce dernier me vient à l’esprit puisque son film Pearl Harbor sort, à cette époque, moins d’un an avant La Chute du faucon noir.
Comme toute personne faisant parfois des liens entre les oeuvres, il m’est arrivé d’entrecroiser ces deux films dans mon cerveau. Leurs rapprochements temporels, leurs contextes et leurs quelques acteurs similaires (Hartnett, Sizemore, Bremner, Fichtner) y étaient pour beaucoup. Seulement, c’est Ridley Scott à la manoeuvre et cela change tout, même si il ne révolutionne rien.


Dès l’ouverture du film, on s’aperçoit de l’utilisation d’un genre de filtre jaune qui est dépaysant, nous faisant ainsi voyager directement sur le continent africain. A la manière de Traffic de Steven Soderbergh, cette pratique, bien qu’elle ne soit pas d’une grande utilité, n’est pas gênante, donnant un côté rétro/vintage à l’ensemble de l’oeuvre.
Oeuvre qui, de part son rythme nous tient également en haleine. Le respect des faits est là, reste au réalisateur d’y rajouter des éléments techniques pour harmoniser le tout.


Premier élément, l’esthétique. En effet, c’est bien filmé, réalisé, coloré. La qualité visuelle est toujours un point important et central dans les films de guerre. Les combats sont visibles et bien structurés. On ne décroche pas de l’action.


Deuxième élément, la bande originale et les effets sonores. En collaboration avec Hans Zimmer une nouvelle fois, cette B.O apporte une vrai plus-value, installant une ambiance unique dont on est habitué avec ce compositeur. Je pense notamment à son travail de l’époque sur La Ligne Rouge, Pearl Harbor ou encore Gladiator.
Indépendamment du film, la musique nous remémore certaines scènes sans que l’on est besoin de revoir les images. Cela reste encré. Un morceau sort du lot : "Gortoz a ran" de Denez Prigent.


Troisième élément, le casting. Il est tout de même impressionnant. En ajoutant les noms de McGregor, Isaacs, Bana, Shepard, Coates, Hardy, Bloom, Coster-Waldau aux quatre autres cités plus haut, on obtient une belle brochette d’acteurs et beaucoup de têtes connues. Cela engendre toujours un effet positif dans un film, sans prendre en compte évidemment la qualité du scénario et de la réalisation, qui passent avant je le conçois.


Pour toutes ses raisons, j’en conclu que La Chute du faucon noir est un film de guerre abouti. L’immersion est totale. On n’en demande pas plus de cet retranscription à l’écran de la bataille de Mogadiscio, connue donc sous le nom de « Black Hawk Down » faisant référence au titre de ce film.


Note générale : 7,5/10

Créée

le 9 oct. 2020

Critique lue 75 fois

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Affranchi06

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