Certainement marqué par la tuerie de l'université du Texas de 1966, Bogdanovich confronte deux images de la terreur dans son premier film réalisé avec des bouts de chandelles, à travers deux trajectoires qui finissent par se croiser.
Un acteur âgé ( Boris Karloff), conscient de sa désuétude, annonce sa soudaine retraite à son producteur incrédule et son scénariste désemparé. Représentant l'effroi à l'ancienne, il doit cependant honorer un dernier contrat publicitaire dans un drive in, futur carrefour opportun du destin.
En parallèle, épouvante réelle et contemporaine, nous suivons les deux dernières journées d'un tueur de masse, jeune homme fasciné par les armes, écrasé et frustré par le conformisme de sa vie, impuissant déprécié par sa mère et son active de femme.
Desservi par son budget famélique, d'une lenteur parfois assoupissante malgré sa brièveté, "La cible" appui sur la symbolique au dépend de la caractérisation de ses personnages et se conclu assez paradoxalement en redéfinissant une hiérarchie de l'effrayant qui m'a laissé perplexe.
Ceci dit, malgré des dizaines de films vus dernièrement du fait de mon inactivité forcée, mon esprit y revient régulièrement et me pousse aujourd'hui à modifier ma chronique et ajouter un point à sa note.
Pas toujours passionnant, indubitablement inabouti, il réserve toutefois quelques séquences marquantes pleines de promesses et bénéficie, en outre, de la présence imposante de Boris Karloff.

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le 10 déc. 2020

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