Un réalisme frisant le glauque

D'abord on n'y comprend rien ou pas grand chose (qui en veut à qui et pourquoi ?), puis une fois qu'on a compris, le film se déroule sans grande surprise ni qu'on se sente très concerné ou même remué par les assassinats qui jalonnent cette sombre histoire de vengeance ou les états d'âme des personnes concernées. On n'éprouve de sympathie pour aucun des personnages principaux, on ne s'attache à aucun d'eux (il faut dire qu'ils ont tous de ces tronches !).
J'ai lu quelque part que le film rappelait ceux de Peckinpah, non, pour moi en tout cas, on en est loin. Il est certes (assez) violent, mais c'est, je trouve, la violence, le climat d'un honnête série B, sans plus. Et cela, bien que j'aie parfaitement en tête les prix ou Goyas que ce métrage vient de remporter.
Rien dans celui-ci ne m'a enthousiasmé, ni la mise en scène (le traitement réaliste de l'histoire), ni la façon dont les événements sont filmés, photographiés (par exemple, le casse de la bijouterie - pourtant montré de deux façons différentes, une fois de l'extérieur côté rue, en début de film, et une fois de l'intérieur du magasin, dans une video visionnée plus loin dans le film - m'a semblé terne, presque morne, alors qu'un casse, c'est souvent haletant), ni le montage (j'ai eu du mal à suivre et comprendre les vingt premières minutes de cette histoire), ni même le jeu des acteurs (indépendamment du fait qu'ils ont tous, comme déjà dit, un physique ingrat : les mecs gras et poilus, les meufs ordinaires et banales).
Je n'ai peut-être pas su voir les bons côtés du film, mais si vous aimez vous évader au cinéma, ça n'est sûrement pas cette colère-là qu'il faut aller voir.