La Colline aux coquelicots par Eluria

La première partie du film est très mou du genou, et manque cruellement d'enjeux sérieux, même si le charme opère tout de même.

Le quotidien de ces lycéens se laisse regarder sans déplaisir, les luttes estudiantines pour conserver la vieille bâtisse à l'aspect incongru et excentrique ("Le Quartier Latin") ne manque pas de charme et voir certains personnages s'emporter pour un oui ou un non est parfois assez rigolo.

Le cadre est joli aussi, et la jeune héroïne est sympa mais le tout manque cruellement de profondeur, malheureusement : c'est juste "joli", sans plus. On sent trop souvent que "le" truc manque, la magie n'opère pas complètement pour nous immerger totalement dans cet univers.


La seconde partie du film est plus intense, et remonte largement le niveau, même si l'intrigue amoureuse entre les deux personnages est extrêmement classique et balisée (et vraiment digne d'un mauvais soap !) en plus d'être très (trop) prévisible et, il faut bien l'avouer, capillotractée.

La résolution de l'affaire du foyer est elle aussi beaucoup trop naïve et expéditive, (le personnage qui est responsable de sa destruction est pas mal incohérent) et on se dit vraiment plusieurs fois dans le film que ça manque de drame tout ça !

Mais finalement, le charme des personnages et du contexte historique (une vraie immersion dans le Japon des sixties, entre traditions et modernité), la finesse des dessins (les paysages, notamment, et les couleurs/lumières sont parfois époustouflants de beauté), la belle musique et la présence de quelques scènes très fortes émotionnellement (les nombreux non-dits entre les deux amoureux, notamment) font bien passer la pilule et on regarde le tout avec assez de plaisir.

Malgré ma critique qui tire pourtant vers le négatif, et même si je sais pertinemment au fond de moi, que le film manque de quelque chose (d'un certain souffle épique, d'une histoire moins naïve, d'enjeux dramatiques un peu plus poussés...), j'ai tout de même mis 7 parce que, malgré ses défauts, on sort tout de même de la séance en ayant passé un moment agréable, je trouve. C'est comme une bonne petite friandise, un peu sucrée, un peu fondante, mais qui ne suffit pourtant pas à apaiser totalement notre faim.