Y a-t-il un métisse pour sauver les blancs?

Ah ce Widmark, quel acteur. Toujours prêt à interpréter des sales types en apparence qu'on finit par aimer avant le lancement du générique de fin. Dans "The Last Wagoon", il interprête un blanc adopté par les indiens qui nous est présenté comme un tueur. Mais très vite, sans rien perdre de son sale caractère et de son sens de la pratique parfois cruel, il conquiert nos coeurs d'artistes chauds.

L'histoire est assez intéressante car l'indien n'y est pas montré cruel et méchant comme souvent à l'époque ; les auteurs justifient leur comportement avec le plus grand respect. Autre surprise, si le ton n'est pas celui du Spaghetti, ça reste quand même un peu sale. Sauf peut-être la fin, un peu trop facile, digne d'un conte de Capra, mais les happy ending, c'est bien aussi. On pourra reprocher certaines résolutions trop faciles en bout de course (l'échappée finale ne m'a pas semblé crédible). Il y a aussi quelques petites fautes de rythme, dû à un approfondissement des personnages et une résolution sentimentale qui prend plus de place que l'échappée. Ca reste tout de même un dénouement intéressant où les auteurs prennent le courage de mettre en avant leurs personnages et non le spectaculaire.

La mise en scène est juste ; une photographie léchée, des couleurs parfois grandioses, un découpage pertinent, une action lisible. Delmer Daves a fait là du très bon boulot. Sa direction d'acteurs est également efficace ; chaque comédien semble être à sa place. L'on pourra peut-être rire là aussi d'une certaine naïveté dans la façon de montrer les choses (la nana qui hurle à cause du serpent à sonnette est peut-être un peu exagéré) mais au moins ses intentions ont le mérite d'être clair.

Bref, "The last wagoon" est un bon petit western bien ficelé, bien mis en scène. Ca dépasse pas !