La Dernière Folie de Claire Darling par Christine Deschamps

Pas mal d'échos à des films déjà vus dans ce film-là, comme par exemple L'heure d'été, qui traitait un peu le même sujet (qu'advient-il du patrimoine des bourgeois quand ils meurent, dans ce monde qui a si radicalement tourné le dos à certaines traditions ?), mais un peu moins bien. Ici, non seulement les comédiens ne tombent pas dans la caricature, mais en plus des astuces de scénario assurent un tressage dynamique des époques, et les personnages croisent leurs doubles plus jeunes dans des lieux immuables. Comme dans Chambre 212, en moins longuet. Les silences et les secrets sont là, palpables, et mettent du temps à parler. Mais une fin en forme d'apothéose sauve l'ensemble de la méditation plombante sur la vanité des choses. Sans compter la tendresse du scénario envers certains personnages secondaires : l'amie d'enfance, le gentil flic, le curé amoureux, par exemple. Ils tournent autour de ces bourgeois de province avec bienveillance, les protègent d'eux-mêmes, loin de la hargne revancharde des Estivants. Finalement, le film impose sa petite musique (jolie bande originale, en prime...) en douceur et, bien qu'on ne passe pas à proprement parler un moment palpitant, on en ressort plutôt content, et ça n'est déjà pas si mal. L'attention portée aux objets (et à travers eux aux artisans qui les fabriquent) mérite en prime d'être saluée, et confère à l'histoire un petit côté Amélie Poulain. Bref, beaucoup de références, je le disais d'entrée de jeu, et un cocktail plutôt agréable.