Algerian pride
Par l’entremise d’Adila Bendimerad, à la fois actrice principale, coréalisatrice, coscénariste et coproductrice, et de Damien Ounouri, qui rejoint sa collaboratrice sur les postes de la...
le 21 avr. 2023
15 j'aime
6
L'idée était tentante : un film algérien, évoquant l'histoire pré-coloniale de l'Algérie et qu'on pouvait donc imaginer être épargné par l'inévitable point de vue national français dès lors qu'il est question de ce pays. Et c'est bien le cas : les acteurs parlent arabe, il est plus question de l'Espagne que de la France dans ce pays et l'aspect reconstitution historique est plutôt réussi, avec moult scènes d'action, somptueux costumes d'époque et palais orientaux. Est-ce pour autant dégagé de tout biais orientaliste, au sens des peintres français du dix-neuvième siècle ? Je ne suis pas assez féru en la matière pour en juger, mais il m'a tout de même semblé trouver certaines similarités...
On l'aura compris, c'est une grosse production et les réalisateurs n'ont pas lésiné sur les moyens pour ce qui est des décors et des scènes de bataille. Là où la bât blesse, c'est que le film ne présente aucune ou très peu de l'originalité qu'on pourrait s'attendre à y trouver du fait de son caractère algérois. Oui, les hommes de pouvoir sont belliqueux et cruels, oui, leurs femmes n'ont le droit que de fermer leur gueule en menant une existence confortable, mais c'est à peu près ce qu'on trouve dans toutes les reconstitutions historiques de la même époque, quelque soit le lieu. Et ce défaut est accentué par le manque de profondeur psychologique des personnages, très stéréotypés, lui-même accentué par le jeu des acteurs, pas complétement mauvais, mais très banal. Ce qui fait qu'au final, sans être ennuyeux pour autant, le film est sans relief et n'est sauvé que par quelques scènes très réussies (Zaphira et Aroudj sur le cheval blanc, par exemple).
Tout ça donnerait donc une sorte de Dernier empereur transposé en Algérie au seizième siècle ? Pas complétement, car le comble est que le personnage de Zaphira ne serait pas un véritable personnage historique, du moins dans l'histoire telle qu'elle nous est racontée par le film. Pire encore, cette histoire serait issue de l'imagination d'un auteur français, un certain Jacques Philippe Laugier de Tassy, chancelier du consulat français à Alger en 1717 et en1718. Qui l'aurait lui-même tiré d'un manuscrit qui lui aurait été refilé par un natif, et dont l'authenticité demeurerait douteuse. Bref, cette Zaphira serait de l'avis assez unanime des historiens actuels un personnage romanesque ! Un gros flop rapport à l'idée initiale évoquée au début de cette chronique ?
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Vu au cinéma en 2023
Créée
le 21 mai 2023
Critique lue 60 fois
Par l’entremise d’Adila Bendimerad, à la fois actrice principale, coréalisatrice, coscénariste et coproductrice, et de Damien Ounouri, qui rejoint sa collaboratrice sur les postes de la...
le 21 avr. 2023
15 j'aime
6
J'ai attendu avec impatience la projection de La Dernière Reine, un film réalisé conjointement par Damien Ounouri et Adila Bendimrad. Malheureusement, je suis ressorti de la séance désespérément...
le 24 avr. 2023
11 j'aime
7
La bonne surprise de la semaine que ce film, sorti (de façon pas très étendue) sans trop de publicité. Il raconte une histoire (sauf erreur) inédite au cinéma, se déroulant dans l'Algérie de 1516...
le 25 avr. 2023
5 j'aime
Ce qui frappe avant tout dans ce film, c'est l'extrême jubilation avec laquelle les acteurs semblent jouer leur rôle. Du coup, ils sont (presque) tous très bons et ils donnent véritablement...
Par
le 2 sept. 2015
43 j'aime
5
Un pamphlet au vitriol contre une certaine bourgeoisie moderne, ouverte, progressiste, cultivée. Ou du moins qui se voit et s'affiche comme telle. On peut être d'accord ou non avec Bégaudeau, mais...
Par
le 15 avr. 2019
34 j'aime
7
Pedro Almodovar a 72 ans et il me semble qu'il soit désormais devenu une sorte de notable. Non pas qu'il ne l'ait pas mérité, ça reste un réalisateur immense, de par ses films des années 80 et du...
Par
le 14 déc. 2021
25 j'aime