La Disparue
6.4
La Disparue

Film de George Sluizer (1993)

Vous reprendrez bien un petit café,non?

A son trio de tête digne d'un concours Holywoodien - Kiefer "Jack Bauer" Sutherland, Jeff "Tron" Bridges ou encore Sandra "Miss Détective" Bullock, on pourrait s'attendre à un policier d'action à l'américaine assez classique.
C'est oublier que 24 n'existe pas encore à cette époque et que Sutherland est davantage réputé pour des thrillers fantastiques angoissants comme L'Expérience interdite. C'est croire que Jeff Bridges ne sait jouer que dans des Tron, Dead or alive, Iron man, ou autres cabotinages futuristes.
C'est beaucoup compter sur le jeu on ne peut moins américain d'une Sandra Bullock majoritairement absente, car oui, c'est elle qui disparaît au bout d'une dizaine de minutes de film.
Ce qui importe dans ce film, ce ne sont pas les faits, ce sont les pensées des êtres. Ce sont leurs motivations et passages aux actes qui les font glisser vers la folie dans toutes ses nuances graduées: la colère contre son mari jette le personnage de Bullock dans les griffes du bien plus sinistre psychopathe campé par Jeff Bridges. Ce psychopathe qui joue sur l'innocence dont témoigne ses photos de famille, cette famille pour laquelle il est prêt à prouver qu'il est capable du meilleur comme du pire. Et enfin, la folie du personnage de Sutherland qui est prêt à tout pour savoir.
Plus terrible encore, ce à quoi va tenir la survie du héros: un simple gobelet de café qui peut tout faire basculer et qui prend la signification inverse de ce que symbolise le café, à savoir l'éveil, la forme physique et intellectuelle. Ici le café montre son côté noir, son aspect d'eau trouble propice à l'assassin.
La révélation du héros arrivé au bout de sa quête de savoir est effroyable! D'aucuns pinailleront à dire que l'on peut voir des scènes similaires dans


Kill Bill


ou


Buried


voire même un épisode spécial des Experts Las Vegas, il n'empêche que cette scène les dépasse en primauté chronologique comme en claustrophobie.


Un excellent thriller donc, intimiste, hitchcockien et d'un réalisme effarant. A (re)découvrir!

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le 2 avr. 2015

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Frenhofer

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