Useless bride
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Dès la lecture du titre, on peut être intrigué par le message porté par ce film. Réhabiliter la mémoire d'Antonina Milioukova? Abordé le spectre de Tchaikovski par une voix dérobé? Est-ce une romance ou une œuvre historique?
Le problème c'est que justement, à la fin du film, on est toujours perdu quant à la volonté de Sebrennikov. Le personnage de Antonina est mal écrit: on omet son histoire réelle (notamment le fait qu'elle ait écrit de nombreuses autres lettres enflammés à ses illustres contemporains, ou bien qu'elle ait été l'élève de PIT), mais sans vraiment la défendre, puisqu'elle apparaît comme hystérique et bornée. Elle est rendue monolithique, on à aucune empathie pour elle, de plus les scènes ou elle cherche à reprendre contacte avec PIT se répètent sans aucune utilité. Mention spéciale à la scène à la fin du film ou Antonina se met à danser. Sacrée lourdeur, zéro subtilité, le niveau zéro du scénario. Difficile dans ce contexte d'en vouloir aux acteurs, même si ceux ci ne surnagent pas. Les dialogues eux aussi manquent de finesse, si le réalisateur voulait à tout prix donner autant d'explications directes, il valait mieux écrire un livre.
Pour Tchaïkovski c'est un peu le même problème. Son personnage est fade, loin de l'excentrisme de l'époque. Ma plus grosse déception reste toutefois l'utilisation bien trop faible du registre musical original de Tchaïkovski. C'était l'occasion d'en faire des caisses avec les violons et les orchestres, mais on se content de 3 pauvres scènes ou Antonina fait 3 notes sur son piano, décevant.
On voudrait bien relever quand même quelques éléments positifs notamment des plan séquence avec changement de décor bien réalisés et quelques scènes très académiques mais bien maitrisées, mais celles ci manquent encore une fois de profondeur.
En bref, un film qui raconte sa vérité plutôt qu'une histoire vraie. Pas problématique si c'est bien fait et que ça raconte quelque chose, mais on ne comprend ici ni le but ni son habillage.
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Créée
le 22 janv. 2024
Modifiée
le 25 janv. 2024
Critique lue 2 fois
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