« La Femme des steppes, le flic et l'œuf », voilà un titre à coucher dehors et ça tombe bien car nous voilà transporté dans l’immensité des steppes de Mongolie autour d’un feu de camp !
Aymerick Pilarski nous livre de bien belles images, la plupart des plans sont fixes, filmés au grand angle, qui capturent avec brio le vent et les changements de lumières dans l’immensité d’un paysage qui aurait été trop statique sans cela. C’est dans ces véritables tableaux que l’on retrouve quelques hommes vêtus de noir et une femme piquante et colorée jusqu’aux joues. Dulamjav Enkhtaivan, qui est une véritable bergère malicieuse dans la vie de tous les jours, campe son personnage à la perfection par son naturel pétillant. C’est l’épice dans une soupe qui serait trop plate sans elle.
Quanan Wang commence par un style presque documentaire sur fond d’intrigue policière qui est vite tuée dans l’œuf justement ! Une fable prend le pas avec beaucoup de mysticisme, de passages de médiation sur le cycle de la vie et de la mort, sur la place de l’homme et son rapport avec la nature. Le tout est livré avec une poésie dépaysante et des passages comiques aussi inattendus qu’excellents.
Cette balade doucereuse, malgré l’hostilité des éléments, est unique et s’appréciera pleinement pour peu que l’on sache prendre le temps et que l’on accepte les nombreux passages contemplatifs.