S'offrir un artiste

Marianne est une septuagénaire qui s'étiole. Ses journées se suivent dans une monotonie étouffante. Malgré un emploi du temps bien rempli. Elle a su faire fructifier la fortune familiale à travers l'entreprise mondiale de cosmétique qu'elle dirige. Un photographe aussi talentueux qu'opportuniste et insolent viendra tout chambouler et lui apporter la touche de fantaisie qui la réveillera.

Dans ce 6e film, Thierry Klifa s’inspire librement de l’affaire Liliane Bettencourt, l’héritière de L’Oréal, sous emprise financière de l'artiste François-Marie Banier.

Avec Isabelle Huppert (Marianne Farrère) et Laurent Lafitte (Pierre-Alain Fantin) à l'écran on oublie assez vite l'affaire L'Oréal. D'abord Isabelle Huppert, époustouflante dans ce rôle est plus jeune et beaucoup plus en forme que L Bettencourt et par ailleurs, elle a l'air de maîtriser parfaitement la situation. Elle s'amuse, découvre un monde qu'elle ignorait, gère sa fortune comme elle l'entend, elle s'offre un artiste comme d'autres un gigolo et rêve d'une fondation artistique qui porterait son nom et quelqu'un s'intéresse à elle. Fantin quant à lui, excellemment interprété par un Laurent Laffitte perruqué reste le bouffon provocateur et grossier poussé à son paroxysme. Un odieux personnage qui fait rire la dame et indispose tout son entourage. Son mari, un André Macron patient, montre beaucoup de compassion et admet que Fantin la fait revivre, sa fille, Marina Foïs, mal aimée de sa mère et son mari juif et incolore et jusqu'au majordome péroxydé, joué avec brio par Raphaël Personnaz.

Dans cette comédie de mœurs dans le monde des hyper riches, le cinéaste n'oublie pas l'humour et les répliques drôles fusent souvent durant ces deux heures. La scène du distributeur de boisson restera dans les mémoires.