Deux ans après La Ferme se rebelle, l’animation s’empare une nouvelle fois de la basse-cour pour un film non plus signé Disney mais O Entertainnement et Nickelodeon, La Ferme en folie. L’intrigue constitue le miroir inversé du Disney, à savoir une ferme en bonne santé qui va devoir faire face à l’invasion de prédateurs et à la disparition de son chef ; les actions feront évoluer nos protagonistes jusqu’à la bataille finale puis l’harmonie retrouvée. Rien de neuf sous le soleil animé donc, en dépit d’un certain sens du rythme et de la blague qui ici fonctionne assez bien. On connaît le talent de Steve Oedekerk pour l’écriture et l’enchaînement dynamique des situations cocasses – il est le réalisateur d’Ace Ventura en Afrique tout de même – et insuffle à son film un vent de folie savoureux par instants mais parfois balourd. L’animation 3D s’avère sommaire mais convainc (nous sommes en 2006, soyons indulgents), parvient à donner chair et vie à nos personnages hauts en couleurs. Surtout, La Ferme en folie réinvestit le credo dramatique du réalisateur : l’immaturité créative. Ou comment un anti-héros burlesque et profondément immature va changer son potentiel apparemment négatif en énergie positive capable de rassembler une communauté et, surtout, d’accéder naturellement à l’âge adulte, à son âge adulte. Idiot par moments, conventionnel quant à sa trace narrative, La Ferme en folie répand pourtant les germes d’une folie animée qui réjouit et divertit. Comme ce rat obèse qui rappe sur "Boombastic" de Shaggy. On s'amuse !