Exceptionnel le film en fait (comme le titre de la critique, franchement je suis fier). Déjà c'est hyper beau c'est hallucinant, voilà cette banalité dite on peut parler d'autre chose.
Tout au long du film je me disais de plus en plus que ça ressemble beaucoup à Breaking the waves (que j'adore !) de LVT, on y retrouve le même délire de village perdu avec une fille immature qui va ramasser de plein fouet la verve populaire excitée par l'effet de groupe. Alors quand j'ai compris vers où on comptait m'emmener à peu près, j'attendais que ça que ça pète.
Et donc on a vraiment un film dingue car tout est assez subtile et concret pour qu'on y croit (à ce village, ces personnages haineux des anglais, la pression en fond de la guerre). Dès le début on sent qu'il y a un truc qui va pas, Charles n'est pas très enthousiaste, les villageois n'ont pas l'air très très amicaux, le prêtre est même parfois menaçant (mais évidemment le problème c'est pas lui), la première fois de Rose est franchement malsaine, ils ont très vite l'impression de faire chier... En vrai ça met un peu de temps à se mettre (l'histoire des deux types en charrette, j'étais un peu dubitatif, ça fait un peu artificiel quand-même) mais vu qu'il se passe tous le temps des trucs de fou, ça passe très bien.
Et ya vraiment plein de scène marquantes, que se soit le moment dans les vagues pour récupérer les armes (!!) c'est un giga bordel, ya de l'eau partout (ça rend plus ambiguë le village aussi) ou la première fois avec le commandant où tout est calme, dans le silence, je sais pas ya une sorte de profonde justesse dans le visage moyennement à l'aise de rose à ce moment, c'est vraiment beau.
Mais même des scènes qui ont l'air de rien, quand Charles voit les bruyères sur la table, il à l'air tellement content de voir que Rose ne le trompe pas, c'est tellement crève coeur de le voir voir le sable et puis plus tard de voir leur couple se déliter sans que se soit fondamentalement de mauvaises personnes (même si dis donc, sacrée manipulatrice la Rose, avouer dès le début qu'elle voit le commandant, c'est tellement fourbe).
Et puis surtout le regard de Rose quand son père ne la défend pas ! ça m'étais complètement sorti de la tête cette histoire, cette trahison en live d'un père qui semblait plutôt cool, c'est absolument terrible.
Bref c'est absolument dramatique sans en faire des caisses, j'aime vraiment qu'aucun des personnages ne soit individuellement suggéré comme mauvais, c'est vraiment un drame banal de la vie, amplifié par l'effet de groupe (la scène de la tonte aussi, terrifiante). A la fin c'est juste des humains qui essaient de rester digne et d'avancer malgré la culpabilité et un amour contrarié (vraiment charles est trop mignon à essayer de faire avec).
Je me rappelle plus assez de breaking the waves pour savoir si ya des liens formels (je crois pas de fou, peut-être le côté grand panorama de la nature mais je crois que c'était vraiment juste pour les chapitres chez lvt donc rien à voir) mais je pense que je préfère quand même breaking the waves pour le côté masochisme jusqu'au bout (voire sacrifice), le désir est encore plus puissant, jusqu'à aller un peu dans le mystique. Ici bon le commandant, je l'osef un peu, il est ténébreux ok mais son suicide vraiment m'en fou.
je finirais en évoquant une de mes scène préférées : quand le commandant revient pendant la nuit (avant que charles ne parte). On le voit en contre jour arriver, c'est super stylé, Rose s'en va, puis charles se lève, alors le même plan devient subjectif (du pdv de charles donc) sans changer de valeur de plan, ce qui était romantique est devenu tragique, c'est le Beau.