Ce que l’on ne peut pas reprocher à Olivier Loustau, c’est la candeur et la vitalité qui traverse « La fille du patron ». Que ce soit au niveau des scènes relatives au rugby (les plus réussies), ou le rythme qu’il y donne, on sent sa grande implication et la joie évidente qu’il a eu à tourner. Hélas pour le spectateur, c’est beaucoup moins probant.
Le scénario est un rien éculé, dans le sens de ressassé, et fourmille de poncifs dont le titre en est un parfait exemple. Vital, chef d’équipe dans une petite entreprise de textile se partage entre son travail, les entrainements de Rugby et accessoirement de son épouse et de sa fille. Jusqu’au jour où Alix la fille du boss, vient faire une étude sur l’ergonomie dans l’usine de son papa. C’est une véritable opération de cardage dans la vie de vital qui va s’opérer, démêlant un à un les fils de son existence un peu en grappe. Sur une toile de fond sociale (compétitivité, entreprise familiale, grève, conditions de travail, classes sociales…) Le réalisateur recompose un vécu (celui de son père) sans arriver à toutefois l’ennoblissement.
Alors bien sur certains plans sont bien trouvés (les retrouvailles sur un escalier, la moto filant sur un barrage…), on a plaisir à retrouver Stéphane Rideau et Florence Thomassin, Loustau l’acteur est plutôt crédible, et une certaine sympathie générale se dégage de ce petit monde. Mais tout étant trop convenu et jamais réellement crédible, au final on quitte la salle un peu gêné face à tant de bons et gros sentiments acryliques. La spontanéité n’est pas toujours gage de réussite surtout si elle ne s’accompagne pas de rigueur.