Pour un cinéaste, engager Catherine Frot, c'est s'attirer presque à coup sûr le capital sympathie du (grand) public mais c'est aussi, si l'on n'y prend grade, la conforter dans une image de râleuse qui a malgré tout un cœur qui bat fort pour la justice et la solidarité. Le deuxième long-métrage de Pierre Pinaud, La fine fleur, n'a pas besoin d'insister, on sait dès les premiers instants à quoi va ressembler son personnage principal, que quelques traits vite esquissés suffisent à caractériser. Cette horticultrice en difficulté, qui a travaillé toute sa vie pour le renom de la rose, devra remonter la pente, c'est obligé mais reste au film à nous passionner par la manière dont elle va y parvenir. On est là dans le registre des bons sentiments, il n'y a pas de mal à cela, et La fine fleur contient suffisamment de rebondissements et de clins d’œil humoristiques pour séduire le plus grand nombre. Sans éclat, notamment en termes de mise en scène ou de narration, mais sans se révéler trop attendu.. Et pour ceux qui aiment les fleurs, le récit de l'hybridation des roses est plutôt fascinant. Au milieu de tout cela, une sous-intrigue tente de percer mais le réalisateur semble assez peu persuadé de son utilité et il a bien raison de l'abréger. La fine fleur est un film relativement sage, même s'il lui arrive de faire fi de la morale (sans exagérer, quand même). Dommage que les dialogues ne soient pas plus enlevés, ils se résument souvent à des échanges entre le personnage de Catherine Frot (bien, évidemment, mais pas davantage) et celui du jeune garçon en insertion, joué avec brio par Melan Omerta, une vraie révélation.

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le 29 août 2020

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