La belle Gianna accomplit son rêve de toujours,entrer dans la police.Mais la fille,stupide et impulsive,accumule les catastrophes au grand dam de sa hiérarchie.Ce qui ne l'empêchera pourtant pas de devenir la gloire de sa profession en démantelant un important trafic de drogue.Ce film fait partie de la longue suite de comédies érotiques qui firent les beaux jours de la série B italienne dans les années 70-80.Il est réalisé et coécrit par Michele Massimo Tarantini,rien à voir avec Tarantino,qui fut un des principaux pourvoyeurs du genre,comme ses collègues Nando Cicero,Mariano Laurenti ou Luciano Martino.Le fonctionnement est à chaque fois identique:dans un milieu socio-professionnel déterminé,l'histoire est axée sur une nana au physique avantageux qui peut être prof,lycéenne,toubib,infirmière ou,comme ici,flic,qui essaie de remplir au mieux sa tâche tout en évitant les assauts répétés des mâles des alentours qui se transforment en loups de Tex Avery dès qu'ils la voient.C'est ainsi que la charmante Gianna lutte avec enthousiasme contre le crime malgré les avances insistantes d'une ribambelle d'obsédés sexuels allant des gamins aux vieillards qui la reluquent,la draguent,la pelotent,certains tentant même de la violer.Mais la gonzesse,qui veut préserver sa virginité,a du répondant et sait se défendre.Tout ceci est d'une idiotie remarquable,égrenant au son d'une musique de kermesse joyeuse et tonitruante des gags navrants,des jeux de mots de cour de récré,une intrigue policière sans intérêt,des situations outrées surjouées à l'extrême,un érotisme léger,un chouïa d'émotion à deux lires via les séquences avec le môme confié à l'orphelinat et des effets cheap,notamment dans la scène de kung-fu ou celle de la trop longue poursuite automobile.En dehors de Gianna,il n'y a pratiquement que des mecs qui,en plus d'être des queutards en rut permanent,sont totalement abrutis et affligés de physiques disgracieux,le strabisme semble très répandu en Italie,dignes d'un film de Mocky.Mais tout ça n'est pas grave car ce qui motive l'entreprise se résume à un nom:Edwige Fenech.Cette actrice française était la star absolue du genre et lui a beaucoup donné.Surpassant ses concurrentes Gloria Guida ou Lilli Carati,elle illumine l'écran de sa beauté épanouie et de sa sensualité torride.Mi-naïve mi-rouée,elle incarne sans trop de subtilité mais fort efficacement les ingénues perverses,visage de madone et corps de pécheresse.Et Tarantini l'a bien compris qui s'échine à filmer sa vedette sous toutes les coutures,s'attardant volontiers sur ses longues jambes fuselées,sa petite culotte,son adorable petit fessier et surtout sa sublime paire de nibards.Nous sommes évidemment là très loin du féminisme de choc et de la metooïsation de la société actuelle,ce qui donne un certain intérêt au film.En ces temps révolus,le machisme était certes excessif,mais on pouvait s'en moquer et prendre tout ça à la rigolade,ce qui rendait les rapports humains plus simples et moins tendus.Il est clair qu'on ne pourrait plus sortir une telle oeuvre aujourd'hui,et d'ailleurs le cinéma bis a disparu des écrans.Autour de la magnifique Edwige s'agitent des habitués de la gaudriole ritale,de bons acteurs condamnés à charger comme au Grand-Guignol.Il y a Mario Carotenuto,Giuseppe Pambieri,Michele Gammino,Gianfranco d'Angelo,Gigi Ballista et surtout le fantastique Alvaro Vitali en adjoint souffre-douleur du commissaire.Ce petit gros loucheur ressemblant à un cochon subissait immanquablement les pires avanies,même quand il échappait au bis.Il fut le danseur de claquettes de "Fellini Roma",celui sur lequel les spectateurs mécontents balançaient des chats crevés.En bonus,le film nous gratifie d'une apparition express de Jimmy il Fenomeno,figure de la sous-culture transalpine de l'époque,qui est démentiel en chanteur cintré inécoutable.La même équipe commettra deux suites à ce chef-d'oeuvre,"La flic à la police des moeurs" en 79 et "Reste avec nous on s'tire" en 81,ce dernier se passant à New York.

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le 29 janv. 2020

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