Si vous avez vu des classiques comme Les 7 mercenaires, La grande évasion, Il était une fois la révolution, vous avez déjà croisé James Coburn. Il est un héros souvent taciturne et charismatique.
Il s'agit ici d'un rôle bien différent puisqu'il est psychanalyste dans un film que Sens Critique présente comme un mélange de comédie de science fiction, et de thriller.
Cette folle mission nous entraine dans un univers improbable, apparemment les États Unis au temps de la guerre froide. En réalité, le monde est clairement remanié pour en faire une comédie plutôt délirante et caricaturale, parfois savoureuse quand elle dénonce les travers de son époque (les hippies, les multiples services secrets aux noms remaniés, la surveillance de la vie privée) parfois ridicule (une paranoia pas toujours convaincante, la compagnie du téléphone).
James Coburn est engagé comme psychanalyste personnel du président des Etats Unis (qu'on ne verra jamais, ce qui permet d'imaginer de qui il peut s'agir). D'abord fier, il finit par être lassé de devoir venir de jour comme de nuit quand le président le convoque. De plus il se sent constamment surveillé. Mais il va découvrir que c'est un emploi qu'on ne peut abandonner sans conséquences.
Tout cela aurait pu faire un thriller classique mais est traité sous la forme d'une comédie qui tourne même à la science fiction. C'est un peu le défaut principal du film: le mélange des genres n'est pas toujours très réussi, le film ne choisissant pas toujours son camp, ce qui aboutit à quelques scènes un peu bancales. Theodore J. Flicker a mis en scène son propres scénario. Il aurait peut-être fallu un regard extérieur. D'ailleurs il ne fera plus grand chose ensuite.
Mais le divertissement reste agréable si on accepte de passer sur ce qui a beaucoup vieilli (notamment la musique, parfois pénible).. James Coburn assure l'essentiel même si on ne le sent pas très à l'aise dans les passages les plus délirants. Ce film est une curiosité qui vaut le coup d'oeil. Mais attention, nous sommes peut-être surveillés en train de voir ce film qui lui même est sous surveillance ...

Serval1
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le 19 juin 2019

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