Il s’agit là du deuxième long de Mann. Il fait suite au fabuleux Solitaire sorti deux ans plus tôt. On change radicalement d’univers car l’histoire se passe ici en Roumanie occupée par les nazis au cours de la seconde guerre mondiale. La Wehrmacht s’installe dans un ancien château chelou à la réputation sulfureuse. D’étranges événements s’y passent. Plus tard, les SS vont débarquer et tenter de maîtriser la force obscure qui vit dans ce lieu. Dans ce récit fantastique extrêmement stylisé, Mann tente de définir le mal. Celui qui ronge l’homme et celui qui gouverne le monde, créateur de chaos et de corruption. Chacun est alors amené à se positionner par rapport à cette force qui pourrait être libératrice ou au contraire créatrice d’apocalypse. Et comment résister quand la survie est en jeu ? Quelle place pour le courage personnel et la responsabilité individuelle. Le mal peut-il débarrasser du mal ? Un conte efficace qui hante la rétine. Petite précision, la version vue n’est pas celle voulue par Mann mais celle montée par la production. Pour autant, tout ça marche très bien si on accepte la kitscherie des effets spéciaux et la musique de Tangerine Dream (perso, j’adore).