Quelle claque ! La Fracture résumé toutes les dernières crises qu'on a traversé en France, avec une justesse déconcertante.
Les Gilets Jaunes, jusque là jamais traités au cinéma sauf dans les docus de Ruffin ou Dufresne, la crise de l'hôpital public (qui souffrent depuis des années, bien avant le Covid, sans qu'on en parle) et la lutte des classes (entre ces fameux "sans-dents" et la bourgeoisie parisienne).
Casting impeccable (Marina Foïs, Valeria Bruni-Tedeschi et Pio Marmaï), entouré d'acteurs non professionnels tout autant impeccables.
Mais la forme du film réside aussi dans sa forme : cette caméra sur épaule, qui lui donne un aspect documentaire et dans le même temps une forme de "gravité" cinématographique (quels plans ! quelle composition des cadres !). Egalement ce montage, incisif, qui permet cette mixité de genres : à la fois drame tendu et comédie burlesque.
Car on rit, beaucoup ! Et qu'il est bien question de burlesque au sens premier du terme : des corps qui se meuvent dans un espace qui n'est pas le leur, créant un vrai décalage.
Très honnêtement, on pouvait s'attendre au pire en allant voir "un film français qui traite des gilets jaune et de l'hôpital" mais pourtant on est face à un grand film qui déjoue toutes nos craintes pour mieux faire rire et, sur la fin, pleurer. Mais surtout pour nous faire réaliser de tous les nombreuses crises que l'on traverse...
Une vraie masterclass comme on en voit (trop) rarement dans le cinéma !