La Guerre des mondes par Incertitudes
Spielberg a grandi. Le 11 septembre l'a fait réfléchir, mûrir et perdre son innocence. Dans La guerre des mondes, les extra-terrestres ne se cachent plus dans une penderie comme dans E.T mais asservissent et exterminent les humains.
Remake du film de 1954, adaptation du roman de H.G Wells, ce film impressionne par ses effets spéciaux tout bonnement impressionnants. La première demi-heure avec les tripodes sortant de terre, leurs premières attaques et le long plan-séquence de l'autoroute sont des moments d'anthologie.
Spielberg nous place une nouvelle fois son histoire au coeur d'une famille destructurée, un père trop immature qui devra fuir l'envahisseur avec ses enfants dont il a eu la garde pour quelques heures. Tom le scientologue prouve comme dans Eyes Wide Shut, Magnolia ou Collateral qu'il est un grand acteur, quand il est bien dirigé, tantôt papa courage et rassurant, tantôt bouffi par l'émotion quand la vie de ses enfants est menacée.
Spielberg nous pose la question essentielle : que ferions-nous en cas d'invasion extra-terrestre ? Il nous montre surtout apeurés, paranoïaques et surtout prêts à nous entretuer pour avoir un moyen de locomotion mais aussi solidaires dans les pires moments. Il détruit aussi ce qui fait la force de son pays, c'est à dire sa puissance militaire et fait gagner la nature puisque c'est à elle à qui l'on doit la survie des hommes.
Même si la scène de fin prête à sourire, la famille toute entière après tout ce qui est arrivé au père et à ses enfants qui se réunit saine et sauve avec un caméo des acteurs principaux de la version de 1954, la beauté glaciale du film ainsi que sa puissance et sa tension de bout en bout l'emportent. Spielberg, mais ça on le savait déjà, nous assène une fois de plus qu'il est définitivement un grand.
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