Chute des classes
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La Haine n’a pas beaucoup vieilli dans son propos, et sa représentation des banlieusards est très proche de celle des Misérables. Certes tapageur, le film est une suite alambiquée d’effets visuels, du noir & blanc aux mouvement de caméras. Kassovitz expérimente, mais sans que la forme ne détruise la fond. Le réalisateur cultive le plan choc, au plus près de ses personnages principaux. Avec un cadrage qui joue habilement avec l’architecture des cités et de la ville, parfois écrasent, parfois impersonnelles. Une tension permanente, même quand il ne se passe rien. Surtout quand il en ne se passe rien, car ce rien est une violence.
Chronique des banlieues, avec ses gars paumés, sa violence comme ses loyautés, et surtout son aridité. Son rejet symbolique (le hall d’entrée) comme factuel (l’équipe TV) par le monde hors-banlieue. L’équilibre fragile entre des personnes abandonnés par l’État et une police schizophrène entre bavures et intégrité.
Le film contient quelques longueurs et maladresses, et se montre parfois trop unilatéral. Ses plans chocs et ses répliques cultes sont plus restés dans les esprits que son propos. Cependant grâce à un style cinématographique fort et des personnages provoquant l’empathie, la Haine reste un film diablement intéressant.
Créée
le 14 août 2020
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