Aussi surprenant que cela puisse paraître, La hija de todas las rabias, de Laura Baumeister, est le premier film nicaraguayen réalisé par une femme. Une œuvre sans concession qui s'ouvre par la vision de gamins fouillant dans une immense décharge à ciel ouvert. A proximité, survivent une fillette et sa mère célibataire dans un abri de fortune, comptant sur la vente de chiots pour gagner quelque argent. Maria, la petite héroïne du film, a des rêves mais surtout un caractère fort, de ceux qui ne se domptent pas. Son enfance mériterait d'être recyclée mais elle n'a pas le choix, pas plus que les gosses de son âge, ceux qui travaillent au mépris des lois, par exemple, et qui manipulent le mercure à longueur de journées. Dans le même temps, une rébellion sociale embrase une partie du pays, achevant de dresser un tableau dramatique de la situation locale. La seule possibilité de sortir du sordide, dans un récit latino-américain aussi réaliste, est de faire appel au réalisme magique. C'est ce que tente Laura Baumeister, parvenant à instiller quelques notes plus positives. La relation mère/fille, puissante mais soumise aux aléas de leur condition précaire, alimente ce film mis en scène avec acuité et dans lequel on retient en priorité la performance criante de vérité de la jeune Ara Alejandra Medal.

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le 28 sept. 2022

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