Quand je suis allée voir « La la land » au cinéma, mon moral était dans les chaussettes ; quand je suis sortie de la salle, il faisait des loopings. C’est simple, je crois avoir eu le sourire aux lèvres toute la séance, attendant avec délices de découvrir la scène suivante. C’est compliqué quand on attend beaucoup d’un film précédé d’une telle réputation, on a tellement peur d’être déçu, et j’avais beau fermer les écoutilles depuis décembre, j’attendais quelque chose d’énorme. Et c’est quelque chose d’énorme effectivement, pas forcément dans le sens chef d’oeuvre (quoique, à toi d’en juger) mais dans l’effet produit.
L’histoire est simple comme trois mots : rêves – amour – désillusion. Mia et Sebastian sillonnent Los Angeles, la Cité de tous les rêves, dans l’espoir d’y accomplir leurs ambitions : une carrière d’actrice pour elle, une boite de jazz pour lui. Leur rencontre, vraiment drôle, le bout de chemin qu’ils partageront… finalement, si tu enlèves les chansons ça donne une histoire classique et… réaliste, sans dévoiler la fin.
Réaliste et juste, car oui on est au cinéma, oui l’histoire d’amour fait référence aux plus grands classiques hollywoodiens, mais avec une combinaison si réussie de moderne et de classique – ici, un pas de deux est interrompu par la sonnerie d’un portable, les gens s’engueulent en se montrant un doigt. Comme dans la vraie vie l’existence est jonchée de « et si ? et si ? », de mauvais choix, d’erreurs, de désillusions, de tristesse parfois… Le final à cet égard est un bijou mélancolique.
Parlons de la musique ; je ne suis pas une grande fan des films chantants, c’est moi qui lève les yeux au ciel devant les Disney à chansons en attendant que ça passe, je ne connais pas par coeur nos Jacques Demy nationaux – même si j’ai probablement tort. Là, dès la première scène tu es cueilli, littéralement emballé. Les acteurs (extraordinaires) ne sont pas dans la performance vocale mais dans l’émotion. Et puis pour ma part il y a cette petite ritournelle qui revient régulièrement tout au long du film à propos de la cité des étoiles, que j’écoute en boucle depuis et qui me laisse à la fois triste et joyeuse, heureuse en réalité qu’il existe des choses si jolies et ravie de cette conclusion qui m’a tant parlé : heureusement, oui heureusement qu’il existe encore de doux rêveurs.