Petite histoire d’un rendez-vous raté qui a fait danser mon p’tit cœur

1. Chocolat chaud & coup de foudre inattendu

Janvier 2017. Avec maman, on avait prévu d’aller au ciné voir un autre film (lequel ? honnêtement, je m’en rappelle même plus). Mais en arrivant, bim… on s’était trompées dans l’horaire : la séance était dans deux heures ! Là, maman regarde les autres horaires, elle me dit : “Tiens, La La Land, ça commence dans 40 minutes.”

Je regarde le titre… comédie musicale ? Mouais, pas trop mon truc les gens qui chantent au lieu de parler. J’ai dû faire une p’tite moue, mais bon… on était là, on n’allait pas rentrer. Alors j’ai dit ok, un peu à reculons.

Mais bon, on avait le temps, on s’est posées avec un chocolat chaud. Je souffle dessus, la vapeur me chatouille le nez. Et là, je vois la file pour La la Land… énorme. Tout ce monde pour un film qui chante ? Intriguée. On y va.

2. Quand un film te décroche un sourire en 5 minutes

Salle noire. Silence. Et là ! Un embouteillage qui se transforme en comédie musicale géante sur l’autoroute. Les klaxons deviennent musique, les conducteurs dansent, Los Angeles brille. Mon p’tit cœur a commencé à battre plus vite. Je regarde maman : “en fait c’est trop bien ?” Elle me sourit. Cinq minutes, et j’étais conquise.

3. Rêve et réalité qui se donnent la main

Damien Chazelle… quel génie ! Il filme en grand, mais ses personnages ont les pieds bien ancrés dans le réel : auditions ratées, loyers trop chers, rêves cabossés. On pense à Jacques Demy, à Fred Astaire, mais ici ça respire, ça vit, sans poussière. Les plans sont fluides, élégants, les lumières naïves et pleines d’émotions. On passe d’une piscine en fête à une balade sous la lune… et parfois, un simple plan fixe sur un regard qui vacille te serre le cœur. C’est beau.

4. Quand les couleurs parlent plus fort que les mots

Ce qui m’a le plus marquée dans La La Land, c’est comment chaque couleur semble avoir une petite âme. Pas juste pour faire joli, mais pour te dire ce que ressentent les personnages.

💛 Au tout début, ce jaune éclatant sur l’autoroute dans Another day of sun… on dirait que le film lui même se réveille, plein de promesses. Ça m’a fait sourire sans m’en rendre compte, comme quand on a un papillon dans le ventre.

💚 Plus tard, ce vert tendre quand Mia, un peu stressée mais pleine d’espoir, se prépare pour la fête, toute seule sur son canapé. Je me suis reconnue dans ce moment-là, ce petit instant où on se donne du courage en silence.

💜 Puis ce violet presque mélancolique, au moment où Mia et Seb se demandent s’ils arriveront à faire cohabiter leurs rêves. Là, mon p’tit cœur serrait un peu.

💙 Et enfin ce bleu nuit, profond, quand leurs chemins s’éloignent. Rien qu’avec ces teintes, tu ressens l’histoire sans qu’ils aient besoin de dire un mot. C’est magique.

5. La musique, une histoire d’amour à elle toute seule

Le jazz dans La La Land, ce n’est pas juste un fond sonore. C’est le cœur du film, un langage.

Le thème de City of Stars est comme une petite étoile qui vacille dans le noir. À chaque note, tu ressens le fragile espoir d’une rencontre. Quand Ryan Gosling le chante sur le ponton, avec ce regard à moitié rêveur… j’étais suspendue à ses lèvres.

Le motif de Mia, lui, me touche beaucoup, on y entend toutes ses hésitations, sa voix qui tremble mais qui veut y croire. C’est un peu comme la petite voix qu’on a toutes au fond de nous quand on poursuit un rêve.

Et puis il y a celui de Seb, ce piano entêté, passionné, un peu têtu même. Chaque fois qu’il joue, tu sens tout ce qu’il n’arrive pas à dire autrement.

Ce qui est beau, c’est comment ces mélodies se croisent, se frôlent, s’éloignent… à l’image de leur histoire. C’est pas juste de la musique, c’est une déclaration.

6. Danser avec les pieds sur le sol (et un peu dans les étoiles)

Ce que j’adore dans les chorégraphies de La La Land, c’est qu’elles restent proches de nous. Pas de grands numéros irréalistes, ici, on danse sur un trottoir, sur une colline, dans un observatoire.

Quand Mia et Seb dansent sous les réverbères, leurs gestes sont simples, presque timides parfois. On sent les frôlements légers, les sourires qui naissent, et puis, tout à coup, cette légèreté qui t’emporte.

Et ce passage au planétarium… là, c’est le moment où le film te fait décoller. Ils flottent dans l’espace, comme si l’amour pouvait défier les lois de la gravité. J’étais émerveillée, les yeux brillants, comme une gamine (ce que j’étais, d’ailleurs… mais bon, là c’était encore pire, j’aurais pu applaudir à la fin de la scène XD)

Ce que j’aime, c’est qu’on a l’impression que nous aussi, on pourrait danser comme ça. Pas besoin d’être une star de Broadway : juste de se laisser porter par l’instant.

7. Emma & Ryan : des regards qui en disent long

Emma Stone… quelle actrice. Dans ce film, elle arrive à dire mille choses rien qu’avec ses yeux. Quand elle doute, quand elle espère, quand elle s’effondre… on le sent avant même qu’elle parle. Son audition finale, a capella, m’a brisé le cœur et recollé en même temps. J’en ai eu des frissons jusque dans les orteils.

Et Ryan Gosling… bon, je vais pas mentir, je fonds un peu pour lui XD Mais au-delà de ça, il joue Seb avec une tendresse mêlée d’arrogance. Il a cette façon de crisper la mâchoire quand il retient ses émotions… tu le vois se débattre entre son amour pour Mia et sa passion pour le jazz.

Ce que j’aime le plus dans leur duo, c’est qu’ils ne sont pas parfaits ensemble. Ils se chamaillent, se soutiennent, doutent. Et c’est justement ça qui rend leur histoire crédible. On a envie de croire en eux.

8. Un final qui te laisse le cœur serré… et heureux

Le final de La La Land, c’est… waouh.

Je sais que je vais pleurer, à chaque fois. Pas parce que c’est triste, mais parce que c’est tellement juste. Ce “et si…” projeté à l’écran… je me suis imaginée mille fois à la place de Mia, regardant un possible autre futur. Et pourtant, il n’y a pas de haine, pas de regret amer. Juste ce regard tendre sur ce qu’ils ont été, et sur ce qu’ils sont devenus.

C’est la vie. On poursuit des rêves, on aime, parfois on se perd. Mais chaque personne qu’on croise nous change un peu.

Quand les lumières se rallument, j’ai les yeux embués, le cœur un peu serré, mais étrangement apaisée. Parce que ce film me rappelle qu’il vaut mieux avoir aimé, rêvé, vécu… que de ne jamais oser.

9. Une empreinte qui ne me quitte plus

Depuis ce fameux soir de janvier, La La Land fait partie de moi.

✨ 5 fois au cinéma, pour être sûre que ce n’était pas un simple coup de cœur passager.

✨ Plus de 200 visionnages à la maison (et j'arrête de compter).

Et chaque fois, ce même frisson, ce même sourire.

Il y a même ce petit moment, après le film, où j’ai regardé maman, avec un grand sourire et un regard de remerciement. Parce que si elle n’avait pas eu l’idée qu’on reste pour ce film ce jour-là… je serais passée à côté de quelque chose de précieux.

Aujourd’hui encore, quand je traverse des journées un peu grises, je relance le film… et le monde se remet à briller, doucement.

Conclusion (qui vient du cœur)

Tout ça… à cause d’une séance ratée. Un petit hasard banal qui, finalement, a changé quelque chose en moi.

La La Land, ce n’est pas juste un film. C’est une émotion, une respiration, une lumière qui m’accompagne. C’est cette voix qui te chuchote qu’il faut croire en ses rêves, même cabossés. Que les chemins qu’on prend, les gens qu’on rencontre… même s’ils ne durent pas toujours, ils nous enrichissent, nous façonnent.

Et moi, l’ancienne réfractaire aux comédies musicales, j’ai trouvé là un film qui fait battre mon cœur un peu plus fort, qui me réapprend à rêver, à avancer.

Alors oui, 10/10. Parce qu’il m’a redonné foi en cette petite magie du grand écran… et en la mienne, aussi.