"La loi de Téhéran", un film policier iranien sorti en salles en France cette année. Vu hier, ma note : 8/10.
Je le conseille à tous ceux qui aiment les polars mais veulent découvrir un autre pays, et ainsi sortir temporairement de l'alternative entre productions américaines et productions françaises (avec pour chacunes, leurs clichés, dont on se lasse parfois à la longue).
Je le conseille aussi à ceux que l'Iran intéresse, comme pays et comme société, avec tout ce que ce regard porté peut avoir de nouveau, de déroutant, pour nous autres habitants de l'hexagone. Un pays du Moyen-Orient, ce qui veut dire aussi, un pays du continent asiatique (élément que l'on oublie souvent mais qui compte culturellement), et bien sûr, un pays musulman au régime théocratique.
Mais aussi, la ville de Téhéran, mégapole ayant poussé comme un champignon, ville à la fois énorme, moderne avec ses voies rapides, ses voitures de fabrication française, ses quartiers arborés, mais aussi ses bidonvilles atroces battus par la poussière et la sécheresse.
Rappelons entre parenthèses que l'Iran, avec plus de 6M de toxicomanes (comme le rappelle le film), est un pays très lourdement touché par le trafic de drogue et la toxicomanie, en raison sans doute du profond mal-être de sa population mais aussi, rappelons-le, en raison de son voisinage avec... l'Afghanistan, qui reste encore et toujours l'un des principaux producteurs mondiaux de drogue.
Là dedans, "La loi de Téhéran" ce sont donc des flics, des trafiquants, des toxicomanes et une enquête visant un faire tomber un baron du trafic de crack.
La souffrance humaine s'étale, dans l'enceinte électrisée et angoissante d'un commissariat aux cellules de garde à vue remplies de détenus écrasés les uns contre les autres.
Une film qui dévoile avec crudité beaucoup de situations sociales tragiques, par la parole de ses personnages généralement très authentiques et par le recours à certaines scènes très symboliques : le recours fréquent au symbole et à la métaphore dans des scènes semblant appartenir pleinement au récit est une chose que j'observe souvent dans le cinéma iranien.