A la suite d'un accident de la route dramatique, le chauffeur routier Georges est contraint de se recycler dans un restaurant, routier précisément. Le diagnostic émis par le docteur joué par Jean Debucourt est sans appel : la pathologie nerveuse de Georges nécessite une abstinence dans tous les domaines -à faire mourir de rire dans les facs de médecine !

Cela n'empêche pas Georges d'épouser la tendre et honnête fille Olivia, laquelle n'y peut rien mais elle est reluquée par tous les bonhommes qui passent.

Suivant un scénario balourd, la mise en scène de Georges Lacombe est d'une grossièreté qui confine à la sottise. S'il est très pudique sur le mal qui ronge le personnage de Raymond Pellegrin, le réalisateur l'est beaucoup moins pour déshabiller, au propre comme au figuré, Brigitte Bardot. Et il croit utile de multiplier les attitudes et regards concupiscents des hommes, pour le cas où on n'aurait pas bien compris le pouvoir d'attraction de la jeune mariée. Celle-ci n'est pas insensible au beau garagiste qui s'installe en face, avec son beau t-shirt blanc moulant à la manière de Marlon Brando chez Elia Kazan. Sous le regard jaloux du mari.


Si les films de Kazan ou Richard Brooks, mettant en scène des sujets similaires de Tennessee Wiliams, suintent l'érotisme et la frustration sexuelle, c'est surtout la maladresse et l'évidence qui transpirent ici. Le film de Lacombe est tellement lisible, ses indices et œillades tellement appuyés. Ah cette cascade d'Olivia, chutant de son escabeau et soutenue par la taille par le garagiste sexy. Plus tard, c'est elle qui lui prendra la taille sur sa moto.

Le film n'est sans doute pas si mauvais que ça mais la faible intensité dramatique et psychologique attachée aux personnages (d'autant que Bardot est un peu légère dans le rôle) ne lui est guère favorable. Quant à la conclusion -je parle des deux dernières minutes- elle est grotesque.

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le 30 juil. 2025

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