La Main au collet par Alligator
Hummmm que j'aime à retrouver ainsi ces petits chefs d'oeuvre que l'oncle Alfred nous livre ici et là le long de sa filmographie foisonneuse, pleine de ces petites surprises, de ces petits films faits avec trois fois rien finalement mais toujours avec un casting magnifique.
Ici encore on se pâme devant la beauté de cette femme incroyable qui porte si bien son prénom. Pas de quoi s'étonner alors que le prince Rainier tomba amoureux au cours du tournage de ce film.
C'est surtout Cary Grant qui subjugue par sa classe. Une assurance et une majesté bien plus vastes et souples que celle de la petite Kelly. Le félin Robie the cat ne pouvait pas être joué par un autre. Un rôle sur mesure.
La beauté des images ensuite. Le travail sur les couleurs, les jeux d'ombres, de lumière et de couleurs... le trio magique. Celle aussi et surtout du directeur de la photographie Robert Burks qui nous a pondu des tableaux admirables sur Vertigo, North ny Norwest ou Rear Window... la patte hitchcockienne des années d'or du grand Alfred.
Ici, les paysages de la côte d'Azur sont magnifiques autant que magnifiés. Un plaisir qui fait frisonner l'oeil, si je vous assure, un truc pas désagréable d'ailleurs. Le spectateur tutoie les anges.
Un scénario peut-être en deça des autres films ressemblant. Sans doute parce que l'accent n'est mis sur le suspense mais sur le jeu du chat et de la souris entre Grace Kelly et Cary Grant. Les dialogues sont alors des petits bijoux d'excellence. Ping pong subtil, sensuel, très chargé érotiquement, amoureusement. A siroter un verre de champ à la main.
Avec des plans d'une qualité rare chez le réalisateur commun mais commune chez le réalisateur Hitchcock, on se paye là un spectacle adorable, futé, mais d'approche plus subtile qu'à l'habitude.
Ce n'est certainement pas le premier Hitch à se mettre sous la rétine. Mais quand on connait et apprécie le bonhomme celui-là devient incontournable. Plaisir coupable.