Film de kung-fu qui laisse un goût étrange. Les scènes de combat ne sont pas d'une esthétique martiale redoutable, les combats ne sont pas phénoménaux, les acteurs ne le sont pas non plus, Lieh Lo reste impassible même quand il ne le devrait pas, son immobilité faciale laisse songeur, à peine se rend-on compte qu'il a des sourcils puisqu'ils restent inertes malgré les malheurs et les tourments qu'on lui fait subir. J'exagère à peine. Il faut bien lui briser les mains pour qu'un zoom vienne nous montrer enfin un oeil perdu, un front barré par la douleur et perlé de sueur. Le mélodrame propre à une catégorie ou une tendance très sérieuse de la production Shaw Brothers rend parfois le film drôlatique malgré lui, mais le ridicule ne tue pas ici, au contraire un certain charme dû à l'âge de plus en plus canonique de ce genre de production. Attention, l'on aurait tôt fait de croire que le film par sa mise en scène et ses thématiques westerniennes date des années 50 ou 60. 1972! Les thémes chers au genre des films d'action, la vengeance et la rédemption se mêlent de ceux qui sont plus caractéristiques de la Shaw touch : le mélo, le sang qui gicle, les combats dans des décors et des couleurs festoyantes, un cinémascope impeccable, le héros humilié qui se contrôle (dans tous les films kung-fu, les maîtres sérinent aux apprentis de se contrôler j'ai l'impression), mais la cocotte minute explose comme d'habitude dans une déflagration de tuerie et de massacre des méchants bien méchants et ignobles. L'un d'entre eux dégoûtés par l'horreur infinie et la barbarie des japonais engagés par son école passera du côté lumineux de la force et mourra en héros. Comme vous voyez rien de nouveau finalement sous le sceau Shaw. Cependant certaines scènes valent le détour. Notamment la scène dans la pénombre entre le vieux maître, son fils contre l'aveugle et la pute, les jeux de lumières sont excellents. On retrouve avec parfois du bonheur toutes ces sujets récurrents de genre.
Alligator
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le 26 déc. 2012

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