Qu'il est formidable de voir Paris Hilton se faire salement trucider



  • Je vois pas ce que tu penses trouver dans ce musée.

  • Tu va quand même pas entrer ?

  • Si.

  • Alors pour toi, "Fermé", ça signifie pas "Allez-vous en" ?

  • Stress pas, je jette juste un coup d'oeil.

  • Si jamais il y a quelqu'un ?

  • Il y a quelqu'un ?! Tu vois, on craint rien. C'est super, non ? Tout est en cire, ici. Le sol, les murs. Regarde ça, c'est de la cire.

  • Super... Formidable...




Paris Hilton Fatality !



Le réalisateur Jaume Collet-Serra propose avec La Maison de Cire un slasher de luxe sur un scénario de Chad Hayes et Carey W. Hayes d'après une histoire de Charles Belden adapté très librement du film original House of Wax sortie en 1953 par le cinéaste André de Toth, qui hormis son titre ainsi que son cadre autour d'un musée de cire n'a strictement rien à voir avec cette version. En therme de divertissement et d'inventivité autour de son concept principal, La Maison de Cire se positionne comme l'un des meilleurs slashers de ces dernières années même si le récit n'échappe pas dans sa construction scénaristique à des clichés vus mille fois. Dans les grosses lignes l'intrigue est très codifiée présentant les défauts ou les qualités (tout dépend de l'appréciation et du rapport de chacun avec les codes du slasher) de presque tous les films du genre avec des personnages qui vont user de malchances en se retrouvant plongé dans un lieu effrayant où un meurtrier masqué les attend. Les protagonistes vont user de raisonnements stupides en ne cessant de se séparer, sans oublier les fameuses courses-poursuites avec des bimbos qui vont courir presque à poil tout en hurlant à plein poumons. En même temps, il faut rester honnête, tout ceci fait partie de l'identité du slasher. Cela ne lui donne aucune excuse pour faire preuve de minimalité mais il faut accepter certains éléments obligés du genre. On regrettera un démarrage assez lent qui va au moins favoriser le développement de personnages qui sont pour certains sous écrits et clichés mais qui sont dramatiquement unis les uns aux autres par quelques petites subtilités.


Si les 30 premières minutes de La Maison de Cire à travers un rythme instable nous proposent un film d'horreur assez lambda, une transformation radicale survient lorsque nos héros arrivent dans la petite ville d'Ambrose. Le rythme change fortement de vitesse, les rebondissements s'enchaînent et les idées originales qui font l'intérêt premier du film apparaissent avec cette fameuse maison de cire. La conception et la mise en scène des décors sont excellentes avec un spectre de possibilité autour de ceux-ci impressionnant. Ambrose possède une identité visuelle inquiétante et macabre en particulier avec sa Maison de Cire qui offre une architecture unique qui fait frissonner et qui se pose comme une demeure maléfique emblématique à la Amityville ou Massacre à la tronçonneuse. Une résidence démoniaque qui abrite le mal. Un mal entièrement modelé de cire qui vient offrir un cadre et une ambiance authentique avec un final plutôt incroyable où les effets spéciaux vont se révéler de premier ordre. Toute la réalisation et la contextualisation autour de cet antre diabolique avec ses nombreux mannequins de cire (en particulier les visages en souffrances flippants d'enfants qui longent les murs de la demeure) offrent un contraste glauque qui de par sa spécificité amène un maximum de suspens, de mystère et d'inquiétude. Un film d'horreur extrêmement efficace, qui avant de compter sur le gore ou sur des jumps cares peut compter sur son atmosphère lugubre et morbide. La composition musicale de John Ottman fonctionne plutôt bien même si les musiques sont oubliées aussitôt le film terminé.


Qui dit slasher dit massacre à l'arme blanche et La Maison de cire enchaîne les bonnes scènes de meurtres avec des morts assez horribles pour certains qui subissent un sort catastrophique à l'origine d'une souffrance insoutenable venant faire passer la mort pour une bénédiction, une délivrance. Le cinéaste pousse le supplice des victimes en les statufiant vivant (pour certains) en poupée de cire. Les séquences de transformations sont habilement réalisés avec une tension suspensive qui se fait toujours plus pesante. Les scènes de poursuite fonctionnent bien avec son cadre qui favorise l'angoisse ce qui rend les séquences toujours plus tendues avec des mises à mort inventives et jouissives pour certaines. La confrontation finale sous les flammes à de quoi surprendre et tenir en haleine tant c'est visuellement bluffant, de même que la traque sous tension dans le cinéma.




  • Vincent. Encore, Vincent. Ce Vincent est un drôle d'artiste !

  • Ouais, je dirais plutôt qu'il devrait voir un psy.



Paris Hilton possède la meilleure scène de mort. Une séquence jouissive filmée par une caméra malsaine qui prend son temps à décrire son visage inerte auquel le cinéaste ajoute encore plus de perversité avec l'assassin qui sort une caméra pour filmer la séquence comme si c'était un évènement de filmer la mort de Paris Hilton : "Eh bien justement !" Je pense que Jaume Collet-Serra à dû à l'époque se dire qu'il serait pour le spectateur véritablement libérateur, fun et jubilatoire de tuer Paris Hilton en très gros plan en prenant son temps dans la description de son cadavre, et il faut être honnête : "Il a raison !" Si la séquence de poursuite entre l'assassin et Paris Hilton est efficace, elle est également ultra clichée. Un parti pris certainement volontaire de la part du cinéaste qui a voulu rendre toute la contextualisation autour de la traque de Paris Hilton encore plus savoureuse en faisant courir la poupée blonde à moitié nue les seins bien exposés avec son soutif rouge vif pour bien faire ressortir le tout : "Décidément !"


Le jeu d'acteur dans le film est décent, rien de bien méchant ni de remarquable à remonter les comédiens font avec ce qu'ils ont. La particularité de ce casting vient de la participation de Paris Hilton. Sincèrement, la comédienne s'en sort plutôt bien sous les traits de Paige Edwards, une jeune femme sexy et douce confrontée à une grossesse imprévue. Son travail est satisfaisant à travers sa capacité à transmettre sur son visage un sentiment de terreur. Elisha Cuthbert est également convaincante en tant que Carly Jones, l'héroïne dynamique que l'on prend plaisir à admirer pour ses écarts de furie meurtrière ainsi que pour sa beauté. Son personnage est tout du long soumis à des épreuves physiques et psychologiques éprouvantes qui vont lui permettre de se transcender pour survivre. Le relationnel qui l'unis à son frère jumeau "Nick" fonctionne bien avec une rivalité fraternelle qui pour sans sortir vont devoir coopérer, toutefois, je trouve l'incarnation du comédien Chad Michael Murray approximative avec ce rôle de bad boys qui broie tout le temps du noir. Un personnage caricatural qui heureusement se permet de légères nuances. Le reste de la bande composée de Jared Padalecki pour Wade Felton (le petit copain de Carly), Robert Ri'chard pour Blake Johnson (le petit copain de Paige), et Jon Abrahams pour Dalton Chapman (le meilleur pote de Nick) sont oubliables mais appréciables grâce à l'attachement qui unis certains d'eux à d'autres.


La menace représentée par les jumeaux démoniaques incarnés par Brian Van Holt en tant que Bo et Vincent offrent quelques surprises. Bo est le dominant, l'instigateur, celui qui gère toute la ville et certainement le plus instable des deux frères. Vincent est le soumis, l'architecte de la maison de cire, l'artiste démoniaque qui transforme tout le monde en poupée. Si je trouve Bo particulièrement réussi je suis un peu plus réservé sur Vincent. Vincent est un antagoniste charismatique et flippant avec son masque de cire qui en tant que tueur "officiel" du récit est un peu trop effacé par rapport à son frère. Pourtant vu la tronche et la carrure du bougre avec sa particularité à pouvoir donner la mort en donnant la vie à ses poupées, il devrait tirer toute la couverture à lui seul. Le background autour des frères psychopathes est bien entretenu. Deux antagonistes qui ne finiront pas dans les annales des meilleurs tueurs psychopathes du cinéma horrifique mais qui méritent tout de même d'être salué.



CONCLUSION :



La Maison de Cire de Jaume Collet-Serra est un bon film d'horreur qui si sur sa première demi-heure s'avère conventionnel et lent trouve tout son intérêt dans la seconde partie du récit. Une intrigue clichée dans sa mise en place du slasher qui heureusement trouve toute son originalité et sa puissance dans la conception de sa demeure diabolique à l'origine d'une ambiance particulièrement austère que la réalisation de Jaume magnifie par des effets spéciaux spectaculaires. On prend plaisir à découvrir ce duo de tueurs qui font à un groupe de jeunes adultes, aux interprétations aussi décentes qu'oubliables, des choses horribles dans la maison de cire. Les fans de films d'horreur sanglant devraient au même titre que les fans d'horreurs atmosphériques trouver leurs comptes dans cette pièce macabre.


Pour la mort jouissive de Paris Hilton, La Maison de Cire mérite un gros "OUI!"




  • Qu'est-ce qu'il y a ?

  • J'ai vu quelqu'un à la fenêtre.

  • Sûrement un truc en cire.

  • Non, non, c'était pas un truc en cire. Ça a bougé vite et ça m'a fichu la trouille.


Créée

le 2 août 2021

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