Pains, parpaings et gars doux.

En 1960: Ex-capitaine dans la marine marchande habitant un antique pavillon délabré, Armand Vallin, un vieil original, devient l'obstacle principal pour que le chantier de la "Faisanderie", une cité HLM flambant neuve, puisse se terminer. Vallin se met à dos les locataires et l'architecte des lieux...

Auteur de trois films seulement, Robert Ménégoz et son scénariste Jacques Lanzmann dénonçaient les cités nouvelles alors en vogue dans la France des Trente Glorieuses et tout le ram-dam qui en découle suite à l'obstination égoïste d'un seul individu, Pierre Fresnay, dont ce sera l'ultime apparition au cinéma.

Le long-métrage joue la chronique sociale même si le réalisateur à tendance à rendre les locataires butés, manichéens et voyeurs, spéculant sur la fin du vieux farfelu à coup de jumelles ou de longue-vue. (Ceci dit, le personnage joué par Michel de Ré est une raclure finie)

L'Arc- en- ciel du film c'est cette jeune étudiante polonaise dont Fresnay loue une chambre pour pouvoir l'associer à son combat. L'architecte (Trintignant) épris de la jeune femme, se retrouve le cul entre deux chaises et ménage Vallin pour ne pas se mettre la jeune femme à dos.

Joli rôle d'infirme pour Julien Carette en ancien Poilu du Chemin des Dames, ainsi qu' un beau passage de témoin entre Fresnay et un Trintignant déjà bon. Ce combat, aujourd'hui, serait d'arrière-garde (on reloge assez bien en général) même si les souvenirs, on peut l'admettre, ne se bradent pas...